 Cinq ans biélorusses à culottes courtes avant d'émigrer aux Etats-Unis pour un fameux bail - mort à 101 ans ! - augmenté d'un indéniable patriotisme (on le sait peu, c'est l'auteur de la chanson God Bless America), Israel Isidore Baline, devenu Irving Berlin, fut vraiment le roi de la comédie musicale. Dans le fond, il n'eut qu'un vrai rival qui pût lui être comparé, mais en un peu plus sophistiqué, et c'est Cole Porter. Et plus que soul of american life que lui, tu meurs. Au travers d'un millier et demi de chansons (au doigt mouillé), il fut comme l'âme de ce grand pays : pas compliqué, simple et sans artifice, allant droit au coeur de la faveur populaire. Jérôme Kern, cet autre connaisseur, disait de lui qu'il n'avait pas vraiment de place dans la musique américaine, puisqu'il l'était à lui tout seul. Gershwin, à qui on ne la faisait pas non plus, déclara qu'il était le plus grand ''songwriter'' qu'il eût jamais rencontré ! Il triompha logiquement dans la comédie musicale de Broadway comme dans la musique de cinéma à Hollywood. Ses thèmes furent repris par tout le monde, jusque dans le jazz. Ses estafettes de luxe s'appelèrent Fred Astaire, Louis Amstrong, Frank Sinatra, Barbra Streisand, Sarah Vaughan, Nat King Cole ou Billie Holiday. Le présent florilège, allant jusqu'aux années 20, parfaitement servi (chef, orchestre, chanteurs), en restitue toute cette guillerette inspiration de kiosque de jardin public. Dimanche le juste y crèpe la cime des grands platanes. Les enfants à col marin bousculent devant eux un cerceau. Un tendron triomphant, qui ne vous a pas même vu, a pris possession avec complications de la moitié au moins de votre banc : elle porte la dernière crinoline saumon réhabilitée par Zadig et Voltaire. This is the life ! (Gilles-Daniel Percet)  Composer/lyricist Irving Berlin (1888–1989) remains an American cultural icon. While Berlin’s classic middle- and late-period works are still known and loved around the world, the music that launched him as “America’s greatest songwriter” in the 1900s and ’10s is now forgotten and largely unavailable. Yet from a cultural perspective, these early years are Berlin’s most fascinating and perhaps most important: through them, Israel Baline—an impoverished immigrant who spoke no English and never studied music—transformed himself and the face of American popular music. As “Irving Berlin,” he became an extraordinary commentator on our national life and in a breathtakingly short time was making his own considerable influences upon it. Ranging from his explosive 1907 arrival as “The Ragtime King” into the dawn of the Jazz Age (1917-1922), the album highlights Berlin’s songs for vaudeville, revue, and the Broadway stage. Of particular interest are rediscovered scores from Berlin’s first musical—the legendary Watch Your Step (1914). All selections are performed from rare historic orchestrations prepared by Irving Berlin’s own staff arrangers and orchestrators. The recording is accompanied by an extensive booklet giving insights into overlooked aspects of Berlin’s career, including his curious working methods, as well as his brilliant successes as the publisher of his own creations and proprietor of a true, pioneering “entertainment empire".

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