Huber Quintette et sextette pour vents et piano - MGB6271 - Contemporain

La renommée des compositeurs helvétiques pâtit d'un oubli très injuste en France mise à part une timide entrée des œuvres de Frank Martin. A l'égal de Friedrich Heger et de Hermann Suter, Hans Huber (1852-1921) fut l'une des personnalités majeures de la musique en Suisse Allemande à la charnière des XIXème et XXème siècles. Au conservatoire de Leipzig, il fut le disciple du compositeur Carl Reinecke de 1870 à 1874. Puis, il se fixa à Bâle où il enseigna le piano et dirigea le conservatoire. Malade, il démissionna en 1917 et se retira à Locarno où il mourut en 1921. Outre huit symphonies, des opéras, des oratorios, Hans Huber a, également, composé de la musique de chambre. Le sextuor pour instruments à vent et piano en si bémol majeur date de 1898, à une période intense de la vie de Huber. Souvent contrastée, cette pièce s'inscrit, de bout en bout, dans un climat plein de gaîté et de fraîcheur. Le quintette pour piano et vents fut composé autour de 1914 et est une œuvre des dernières années de la vie du compositeur. Il évoque une atmosphère tendrement pastorale où plane encore une candeur juvénile. Ces œuvres opèrent une continuité dans les formes pour instruments à vent chères à Mozart et Beethoven. Les sonorités de la musique populaire et les réminiscences de la chanson bâloise sont évoquées. Leurs adaptations thématiques sont parfaitement liées au son des instruments à vent. L'influence de Brahms est perceptible dans l'écriture de la clarinette et du cor. En 2011, l'éditeur "Musiques suisses" a enregistrés ces œuvres grâce au concours d'instrumentistes, issus de la sphère musicale allemande et helvétique. Ces artistes sont en tous points remarquables. Une prise de son fine et précise met en valeur ces pièces. Tout en conservant une grande homogénéité sonore, l'enregistrement individualise parfaitement chaque instrument à vent en sauvegardant un bon équilibre avec le piano. De très belles partitions à découvrir. (Pierre Vassal)