 Allegro molto indique Haydn pour le final de son concerto pour violoncelle en Ut. Nicolas Altstaedt vous l’emporte de son violoncelle avec une vivacité clouante, cela file, le son boisé et chaleureux du soliste porté par une Kammerakademie Postdam sans frein mais précise, comme exaltée par la baguette de Michael Sanderling. Beaucoup de lumière et de chaleur dans la prise de son - l’acoustique flatteuse de la Jesus Christus Kirche de Berlin où Karajan et ses Berlner enregistrèrent tant de disques n’y est pas pour peu - beaucoup d’art dans le propos mais surtout une sacré personnalité chez le soliste. Altstaedt ne fait rien comme personne. Il joue ces deux opus certes en virtuose mais surtout avec une variété d’accents, un vocabulaire stylistique si divers, un goût de la surprise et de l’effet - les trilles détimbrés de la cadence du final du Ré sont incroyables - qu’on les redécouvre tout simplement. C’est allègre et mordant, jamais sentimental mais toujours expressif, les carrures du discours sonnent si affirmées, les couleurs si contrastées, le jeu d’archet si savant et en plus historiquement informé ! Le violoncelle choisi compte pour beaucoup. Altstaedt joue un instrument de Nicolas Lupot, le Stradivarius français. Ses violoncelles sont connus pour leur couleur sombre et chaleureuse, avec dans le timbre une profondeur qui évoque la viole de gambe. Idéal pour Haydn. L’archet du jeune homme n’a plus qu’à sculpter cette matière, et son jeu si détaillé et si emporté à la fois n’avouera qu’un modèle, Anner Bylsma, auquel il emprunte d’ailleurs la cadence du final du Concerto en Ré. Avec en un art de l’attaque sidérant et trois cadences du solistes qui introduisent une dimension supplémentaire - surtout celle commencée par les pizzicatos du moderato du Concerto en Ut - comme si soudain Haydn était notre contemporain. Voila un disque qui réécrit la discographie de ce deux opus : immanquable (Discophilia, Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)  Même les œuvres qui font partie du patrimoine universel, et qui sont tout autant appréciées par les musiciens que par les auditeurs, peuvent soudain apparaître sous un tout nouveau jour. C’est ainsi que le jeune violoncelliste Nicolas Altstaedt, plusieurs fois récompensé, interprète les concertos pour violoncelle en do majeur et en ré majeur de Haydn : non pas brossés à rebrousse-poil, à la recherche d’effets, mais avec élégance et virtuosité, tout en faisant preuve de profondeur. C’est un véritable cadeau que GENUIN et Autostadt Wolfsburg font au bon papa Haydn à l’occasion de son année avec ce nouveau CD Movimentos : de la musique jeune, qui a perdu sa perruque ... Sturm und Drang à foison!
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