Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Serse (Xerxès), opéra, HWV 40

Gaëlle Arquez (Xerxes)
Tanja Ariane Baumgartner (Amastre)
Lawrence Zazzo (Arsamene)
Louise Alder (Atalanta)
Elizabeth Suthpen (Romilda)
Brandon Cedel (Ariodate)
Thomas Faulkner (Elviro)
Frankfurter Opern- und MusemOrchester
Constantinos Carydis, direction
Tilmann Köhler, mise en scène

Pauvre Serse ! Le voila réduit au monde moderne, et prisonnier d’une fable moralisatrice plutôt inutile sur le déclin des civilisations. Pourquoi pas, si cela s’accompagnait d’une direction d’acteur qui fassent voir derrière la parabole de vrais personnages. Hélas si peu ! on regarde incrédule le spectacle tiré au cordeau de Tilmann Köhler en soupirant après la Perse et ses intrigues amoureuses dans le palais au beau jardin… Alors écoutons plutôt. Gaëlle Arquez, abonnée à la scène de l’Opéra de Francfort (elle y campa un saisissant Néron de l’Incoronazione monteverdienne), est assez bluffante par l’engagement dramatique, les errements du sentiment qui trouvent dans sa grande voix de mezzo suffisamment d’espace pour tout exprimer d’un personnage complexe. Face à ce Serse travesti, l’Arsamene de Lawrence Zazzo est un modèle de beau chant, qui saisit toutes les nuances des pages les plus secrètes de l’ouvrage : c’est ici qu’Haendel déploie pour la dernière fois son art du lamento à l’italienne. Sa Romilda est une pure merveille, voix claire d’une présence saisissante : Elisabeth Sutphen sera surement demain une grande mozartienne et fait preuve ici d’un vrai belcanto. Si l’on ajoute l’Amastre grand format de Tanja Ariane Baumgartner, l’Atalanta stylée de Louise Alder, un rien décoratif, un continuo opulent que contraste un orchestre trop sage mais toujours rangé du coté des chanteurs, on tient là un Serse d’abord à entendre (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

Serse is one of Handel’s latest and most frequently performed operas, famous for its marvellous opening aria “Ombra mai fu”. At the centre of the confusing tragicomedy, very loosely based upon the life of Xerxes I of Persia, is a powerful and lovesick royal eccentric, King Serse. Rising opera star Gaëlle Arquez in the title role of Serse “scintillates with her nimble, luminous mezzo-soprano”, singing “irresistibly beautiful, impassioned, furious – but never mean” (Frankfurter Rundschau). Conducted by Constantinos Carydis, the performance is also musically excellent. “Over and over again, the orchestra, in an intelligent, often witty way, comments with improvised gestures on the stage proceedings, the fine dynamic differentiation, and the many eloquent timbres” (Stuttgarter Nachrichten). Frankfurt’s excellent Opern- and Museumsorchester contributes “all sorts of refinements” to this “musical smash hit” (Deutschlandfunk) and “In Frankfurt Tilman Köhler ensures a three-hour short abundant and furious banquett… a great evening of opera.“ (Deutschlandfunk).