Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Préludes et Toccatas, extrait du Manuscrit de Bergame (I-BGI Ms XIV 8751 H.1)

Fernando de Luca, clavecin

A la lecture de la très intéressante notice, on se croirait plongé dans un roman d’Umberto Eco… Qui donc se cache derrière les œuvres non attribuées du manuscrit de Bergame ? Controverse académique : est-ce Haendel (dont certaines partitions connues sont incluses dans la collection, mais non enregistrées ici) comme l’affirment l’interprète Fernando De Luca et le découvreur, Graham Pont ? Est-ce son copiste attitré William Babell (de la main de qui est le manuscrit) comme le défend ailleurs Andrew Wooley ? Et pourquoi cette disposition curieuse (les 11 toccatas à la suite, puis 7 préludes d’affilée) qui a obligé l’interprète à faire son propre appariement pour l’enregistrement ? L’affaire n’étant pas tranchée chacun se fera sa propre idée à l’écoute… et bon courage car les arguments ne manquent ni dans un sens ni dans l’autre ! De Luca, qui me semble bousculer un peu les notes et faire fluctuer le tempo dans les passages les plus rapides, a choisi son camp et saupoudre cette musique d’inspiration variable d’un peu de grandeur haendélienne. Il bénéficie de la très bonne prise de son d’une copie de clavecin français (Blanchet, 1754) velouté dans le medium et à l’aigu acéré et brillant, mais à l’intonation parfois un peu étrange. Premier enregistrement mondial évidemment, ce qui suffit à faire de ce disque un évènement exceptionnel par la découverte des œuvres et le contexte sinon par l’interprétation. (Olivier Eterradossi)

This compact disc presents the premiere recording of a collection of Preludes and Toccatas for solo keyboard preserved in a manuscript now held by the Biblioteca del Civico Istituto Musicale Gaetano Donizetti, Bergamo. The manuscript Ms XIV 8751 H.1 came to the Library in 1916. It consists of 92 pages entirely in the hand of William Babell, who was Händel’s principal copyist from c.1711 until his death in 1723. While none of the movements in this volume is attributed to any composer, internal evidence indicates that most, if not all of the music, was composed or adapted by George Frideric Händel. If so, this volume represents the most important addition to the corpus of Händel’s keyboard works since the publication of the Aylesford manuscripts in 1928.