Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Messe en do majeur, op. 86

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Vesperae de dominica, K 32
Messe en do majeur, K 317 "Messe du Couronnement"
Litaniae de venerabili altaris sacramento, K 243

Franz Schubert (1797-1828)
Stabat Mater en fa mineur, D 383

Walter Braunfels (1882-1954)
Te Deum

Olivier Messiaen (1908-1992)
Trois petites liturgies de la présence divine

Margaret Marshall, soprano
Cornelia Wulkopf, alto
Adolf Dallapozza, ténor
Karl Ridderbusch, basse
chor und Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Günter Wand, direction
(Messe, op. 86)
- Brigitte Dürrler, soprano
Julia Hamari, alto
Werner Krenn, ténor
Kunizaku Ohashu, basse
WDR Rundfunkchor
WDR Sinfonieorchester
Günter Wand, direction (Vesperae)
- Margot Guilleaume, soprano
Margit Kobeck, contralto
Johannes Feyerabend, ténor
Ewald Kadeweier, basse
Kölner Rundfunkchor
WDR Sinfonieorchester
Günter Wand, direction
(Messe du Couronnement)
- Margaret Marshall, soprano
Cornelia Wulkopf, alto
Adolf Dallapozza, ténor
Karl Ridderbusch, basse
Chor & Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Günter Wand, direction
(Litaniae)
- Margot Guilleaume, soprano
Richarld Holm, ténor
Gerhard Gröschel, basse
Kölner Rundfunkchor
Gürzenich-Orchester Köln
Günter Wand, direction
(Stabat Mater)
- Leonie Rysanek, soprano
Helmut Melchert, ténor
Hermann Werner, orgue
Gürzenich-Chor Köln
WDR Sinofnieorchester
Günter Wand, direction
(Te Deum)
- Tiny Wirtz, piano
Monique Matagne-Cavailles, ondes martenot
Chor des Bayersischen Rundfunks
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Günter Wand, direction
(Trois petites liturgies)

L’éditeur fit déjà paraître un coffret de 6 CD réunissant les œuvres sacrées de Mozart dirigées en partie par Wand ainsi que d’autres volumes appartenant à l’Edition consacrée au chef allemand. En regroupant les différentes parutions, le mélomane découvre la diversité du répertoire de Wand, un répertoire servi par une pléiade de grands chanteurs captés entre 1952 et 1982 (Margot Guillaume, Margaret Marshall, Leonie Rysanek, Julia Hamari, Adolf Dallapozza, Johannes Feyerabend, Richard Holm, Werner Krenn…). Si le style peut paraître un peu dépassé dans Mozart, le plaisir d’entendre de telles voix l’emporte. L’ensemble de ces captations révèle aussi quelques trésors. Ainsi, le monumental "Te Deum" de Walter Braunfels qui fut interdit pas les nazis. La gravure de 1952 est le premier enregistrement en présence du compositeur. Elle est portée par la foi de Braunfels qui s’était converti au catholicisme et la force expressive des chœurs dans une ville de Cologne encore en ruines. Ailleurs, Wand manie à merveille les équilibres dans les masses sonores y compris dans le classicisme de Beethoven et Schubert – le trop peu joué "Stabat Mater" – et jusque dans la musique de Messiaen. Wand fut le plus enthousiaste des chefs allemands pour la diffusion de l’œuvre du compositeur français. On peut certes préférer la version de 1966 des "Trois Petites liturgies" sous la baguette du jeune Bernstein, mais ces gravures de Wand demeurent profondément touchantes. (Jean Dandrésy)

La spiritualité fut consubstantielle à l’art de Günter Wand, sans pourtant que sa discographie officielle, dévolue à la symphonie, en porte trace, paradoxe que vient corriger ce coffret utile refermant sept œuvres liturgiques, captées entre 1952 et 1982 par diverses radios allemandes. Comme souvent, Wand sera d’abord étonnant dans les œuvres où ceux qui ne le connaissent pas vraiment ne sauraient l’attendre. Les "Trois petites liturgies de la présence divine" données à Munich en 1966, avec l’appoint de Tiny Wirtz et de Monique Matagne-Cavailles pour les claviers, rappellent qu’il fut un parangon des modernes, ce que confirment les sombres flamboiements du "Te Deum" de Walter Braunfels où rayonne le haut soprano de Leonie Rysanek, Braunfels qui fut son compagnon de route à Cologne durant les années sombres. Mais comment ne pas être saisi par l’élévation qu’il distille au long d’une merveilleuse Messe en ut de Beethoven aussi à Munich, dominée par une rayonnante Margaret Marshall qui magnifiera également les rares "Litaniae de venerabili altaris sacramento" l’un des opus sacrés de Mozart les plus rarement donné, ou par la ferveur sereine qui émane du "Stabat Mater" de Schubert que Günter Wand tira de l’oubli à l’orée des années cinquante ? La somme, ne serait-ce que par la diversité de qualité des prises de son, est inégale, ce qui ne la rend pas moins précieuse : tout un pan de l’art de celui que l’on réduit trop aisément à ses gravures brucknériennes y parait. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)