Giacomo Meyerbeer (1791-1864)
"Gli amori di Teolinda", cantate pastorale pour voix, clarinette, chœur d'hommes et orchestre de chambre

Lenneke Ruiten, soprano
Davide Bandieri, clarinette
Chœur de l'Opéra de Lausanne
Jean-Philippe Clerc, direction
Orchestre de chambre de Lausanne
Diego Fasolis, direction

Un opéra ? Non. Une cantate. Les amours malheureuses de Teolinda pour le berger Armidoro auront fourni à Meyerbeer l’occasion d’un chapelet d’airs de pure virtuosité où une clarinette tout aussi disserte se marie à la voix – certains assurèrent à la création qu’elle figurait Armidoro lui-même, illusion, mais l’idée est belle et force le souffleur à créer un vrai personnage qui interagit avec le chant de l’amoureuse, ce que Davide Bandieri fait avec une virtuosité, et un sens de la caractérisation bluffant. Lenneke Ruiten ne craint pas les vocalises, mais son soprano un peu pointu n’évoque pas assez les tourments de la belle, malgré l’accompagnement suggestif que lui dessine Diego Fasolis, les équilibres de la nouvelle version mettant l’accent sur l’orchestre composé par touches comme l’aurait fait un peintre. On est assez loin du geste plus dramatique de Gerd Albrecht, mais voilà, il avait pour lui Julia Varady, et sortant de cette belle proposition j’ai hâte de réentendre celle qui fut la première à révéler ce petit bijoux resté trop longtemps ignoré. (Jean-Charles Hoffelé)

Berliner by birth, from a wealthy family who gave him a complete education, piano prodigy, Giacomo Meyerbeer remained in the history of music thanks to his great French operas, premiered at the Paris Opera in the 1830s and 1860s, such as Robert le Diable, Les Huguenots, Le Prophète, L’Africaine, or at the Opéra Comique, such as L’étoile du Nord and Dinorah. Occasionally revived nowadays, these great lyrical frescoes in 5 acts met at the time with an audience receptive to the human passions that filled the lyrics, whilst imposing ballets and substantial scenography gave them a much-appreciated local touch, the whole based on famous pages of history. Meyerbeer was at the time performed more than Verdi or Wagner. Not so with Gli amori di Teolinda, a pastoral cantata, written on a text by Gaetano Rossi, a prolific Veronese librettist, on behalf of Rossini (Tancredi, Semiramide...), Donizetti (Linda di Chamounix...) and later Meyerbeer in his Italian period. Indeed, no great span of history runs through the story of Teolinda’s unfortunate passion for the shepherd Armidoro. Meyerbeer was 25 years old when Teolinda was premiered in Verona in 1816.