Francesco Geminiani (1687-1762)
6 Sonates pour violoncelle et basse continue, op. 5

Enrico Bronzi, violoncelle (Vincenzo Panormo, Londres 1775)
Michele Barchi, clavecin

Les sonates op. 5 de Geminiani constituent le seul recueil où il s’est écarté de la tradition corellienne de la sonate à un ou deux violons et continuo, vraisemblablement stimulé par l’art et les œuvres des violoncellistes italiens travaillant à Londres à cette époque (Caporale, Cervetto père et fils, Lanzetti notamment, qui tous publièrent des sonates pour leur instrument). Son propre recueil parut en 1746 à La Haye et Paris simultanément, publication suivie la même année par une version pour le violon, transcription inévitable pour le violoniste virtuose qu’était Geminiani. Le succès de ces sonates ne s’est jamais démenti jusqu’à notre époque, cinq autres enregistrements étant actuellement disponibles. A l’opposé de celui-ci, tous étoffent leur continuo d’un deuxième violoncelle, voire d’autres instruments. La présente version a donc la particularité de "braquer le projecteur" sur l’instrument soliste, tout en permettant à Michele Barchi un continuo plus concertant dans les mouvements rapides, et laissant davantage s’épanouir les qualités chantantes de l’instrument admirablement mises en valeur par Enrico Bronzi dans les adagios ou andantes. A la qualité des interprètes s’ajoute celle de l’acoustique exceptionnelle de la salle de bal du Castello di San Lorenzo de Picenardi, dans la province de Crémone. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)