Beat Furrer (1954-)
Wüstenbuch, musique de scène pour le théâtre d'après des textes de Händl Klaus, Ingeborg Bchmann, Antonio Machado, Lukrez
Ira-arca, pour flûte basse et contrebasse
Lied, pour violon et piano
Aer, pour piano, clarinette et violoncelle

Tora Augestad, soprano
Hélène Fauchère, soprano
Sébastien Brohier, baryton
Uli Fussenegger, contrebasse
Eva Furrer, flûte basse
Trio Catch

Boglarka Pecze, clarinette
Eva Boesch, violoncelle
Sun-Young Nam, piano

Vladislav Pesin, violon
Mikhail Dubov, piano
Klangforum Wien
Beat Furrer, direction

C'est au commande du « Klangforum Wien » qu'il forma en 1985, que le compositeur Beat Furrer donne vie à « Wüstenbuch ». En français, ce « Livre du désert » prend la forme d'un théâtre musical, fondé sur un livret puisant entre autre chez Ingeborg Bachmann, Händl Klaus ou encore l'étrange Papyrus Berlin 3024. Le désert incarne ici une ligne de fuite, et se retrouve le support d'une méditation sur la mort. On est charmé par la maîtrise des textures qu'on connait déjà du musicien chez « Nuun » entre autre, ou encore par cet enlacement voix/instruments si caractéristique. Le second disque ouvre les portes de sa production de chambre. Entre inspirations et exhalaisons, « Ira-arca » puise dans un principe structurel de la musique inca. Nous plongeant vingt ans plus tôt dans l'œuvre de Furrer, le surprenant « Lied » avec sa citation Schubertienne et ses inflexions tonales ne se départit pourtant pas de la gestuelle caractéristique du musicien. « Aer » enfin, dont le titre se réfère aux philosophes présocratiques naturalistes, explore la thématique de l'air dans un circuit éthéré et fugace. Une somme encore chez Kairos, qu'on ne finit pas de si tôt de parcourir. (Jean-Luc Gillet)