 Par l'intercession éditoriale du petit-fils Gabriel (le flûtiste), au nom du père Dynam-Victor et du (second) fils Raphaël... Ce dernier préféra la province à trop pousser le col d'une carrière parisienne prometteuse. Il était notre ''petit père'' Fumet (sa barbiche, son pas furtif, son cartable racorni à la rebique). A l'école de musique d'Angers, il maudit dans la douceur notre autodidactisme pianistique. Improvisateur autant que son père, il nous éblouissait le dimanche à l'orgue de l'église Saint-Joseph. Nous l'entendions quasi de notre jardin proche parmi ces ultrasons de martinets lacérant dans leur course folle la soie bleue du ciel. Jamais ne nous effleura seulement le soupçon qu'il composât. Etranger à toute mode, il avait renoncé à la création d'aucune de ses œuvres. Formé par d'Indy comme son père par Franck, ce fut un musicien exceptionnel, fin et savant, spirituel et secret, parangon d'un monde englouti de la tradition française, auteur d'une "Symphonie de l'âme". Héritier des gènes d'un Dynam-Victor qui lui, entre Scriabine et Oboukhov, avait signé un "Sabbat mystique". Et qui, toulousain d'origine, eut une carrière tout aussi discrète, entre petit orgue de Sainte-Clotilde (évidemment) et cabaret du Chat noir! Un anarchiste, ami de Satie, qui versa dans le spiritisme. Des Fumet, les retrouvailles au disque ont déjà eu lieu : outre leurs intégrales pour orgue, de Dynam-Victor le piano par Akiko Ebi, et "La nuit" pour orchestre à cordes avec déjà deux enregistrements (à ne pas confondre avec sa "Nuit", pour orgue), puis de Raphaël la musique de chambre dont un quatuor à cordes. Précipitez-vous donc ici sur l'original, le magnifique piano de ces deux vrais créateurs, que leur refus de la moindre comédie sociale emmura dans un total isolement artistique. Raphaël laissa échapper qu'il ne croyait plus au succès de la "musique sérieuse". (Gilles-Daniel Percet)  Disciple de Franck, Dynam-Victor Fumet fut un organiste remarquable comme le soulignait Bernard Gavoty. Il a laissé nombre d’oeuvres pour orgue, mais aussi quatre Messes, des mélodies, et oeuvres symphoniques. Son fils Raphaël Fumet, après son passage au Conservatoire de Paris, travailla la composition à la Scola Catorum avec Vincent d’Indy avant de devenir professeur au Conservatoire d’Angers. Il laisse des oeuvres pour piano du plus grand intérêt. C’est à la demande de son fils, le flûtiste Gabriel Fumet , que le jeune pianiste russe Ienissei Ramic a gravé ce regard sur les oeuvres des "Fumet". Né à Moscou Ienissei Ramic a fait ses études en France, au Conservatoire National Supérieur de Paris où il a reçu les hautes récompenses.
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