Antonio Vivaldi (1678-1741)/Frantisek Jiranek (1698-1778)
Concerto en ré majeur pour violon, cordes et basse continue, Anh. 8/Jk Ap. 1

Frantisek Jiranek (1698-1778)
Concerto en si bémol majeur pour hautbois, cordes et basse continue, Jk 17
Concerto en sol majeur pour basson, cordes et basse continue, Jk 20
Concerto en ré majeur pour flûte, cordes et basse continue, Jk 11
Concerto en fa majeur pour hautbois, cordes et basse continue, Jk 15
Triple concerto en la majeur pour flûte, violon, viole d'amour, cordes et basse continue, Jk 22

Sergio Azzolini, basson
Xenia Löffler, hautbois
Lenka Torgersen, violon
Vojtech Semerad, viole d'amour
Collegium Marianum (instruments d'époque)
Jana Semeradova, flute traversière, direction

On sait peu de choses sur le compositeur tchèque Frantisek Jiranek (1698-1678). Le nom de Jiranek (Frantisek et non Antonin son frère, lui aussi musicien) apparait à Venise. Il est violoniste à la cour du comte Morzin à Prague puis, en voyage à la Sérénissime, côtoie Antonio Vivaldi, le musicien favori du mécène. Le Concerto pour violon qui ouvre le programme de ce disque fut considéré comme une œuvre du vénitien puis réattribué plus tard au pragois. C'est bien un concerto très vivaldien mais d'une facture assez singulière pour être du style tardif du compositeur italien. Les concertos pour basson ont été composés pour le bassonniste de l'orchestre de Morzin, Anton Möser. On y décèle aussi une très grande proximité avec le style du Prete Rosso , auteur de près de quarante concertos pour l'instrument. Le Concerto en Ré majeur se distingue de Vivaldi par le rythme "Lombard" de son premier mouvement et l'utilisation immodérée de séquences. L'influence de l'Italien y est encore prégnante. On pourrait penser que le musicien peu inspiré produit des œuvres occasionnelles destinées aux instruments solistes afin de s'adpter à la mode du moment, sans chercher à les rendre personnelles. Pas si vrai car les Concertos pour hautbois (en Fa et en Si) reflètent une plus grande maturité de style déjà présente dans ses symphonies et certains concertos pour violons. Ces oeuvres émancipées du modèle italien, lorgnent vers le style galant. L'insolite Concerto pour viole d'amour flûte et violon qui clôt le programme est plus intéressant en raison de la présence de la viole d'amour et l'utilisation d'une tessiture à l'aigu, peu usuelle pour cet instrument. Cela donne un concerto dynamique, bigarré, tout en jeux de timbres. Cette musique certes peu originale est suffisamment bien écrite pour attirer des solistes de haut niveau comme Sergio Azzolini (basson), Xenia Löffler (hautbois) et Jana Séméradova (flûte). Accompagnés par l'excellent Collegium Marianum, jouant sur instruments anciens, ils sont ici particulièrement brillants et inspirés. (Jérôme Angouillant)

It was not long before the baroque composer and violinist in Count Morzin’s court orchestra František Jiránek received the moniker of a “Czech Vivaldi”. Musicologists discovered him only recently and his works are gradually being identified, as his authorship is disputable in some cases. This is because Jiránek was a gifted pupil of his teacher in Venice and his works thus bear strong Vivaldian influence. Musicians are also becoming more and more enthusiastic about the newly discovered composer – besides the ensemble of Jana Semerádová, his promoters include the phenomenal bassoonist Sergio Azzolini, whose unique recording of Jiránek’s concertos (SU 4039-­-2) was received with great acclaim, and the renowned oboist Xenia Löffler. Despite all unclearness in the attribution of the works and some unusual features (such as the incorporation of the rarely used viola d’amour into Jiránek’s Triple Concerto in A Major) the listeners are certain to find lively and virtuoso music on this recording of hitherto unheard compositions in top-­-class interpretation: a truly opulent baroque feast