 Eugène Bozza collectionna les prix (violon, composition, Grand Prix de Rome, etc.) ¬ Violoniste renommé, il fut aussi chef d'orchestre (Ballets Russes à Monte-Carlo, Opéra-Comique, Société des concerts du Conservatoire…) et compositeur. Très connu dans les milieux culturels de son temps, il fut directeur du Conservatoire de Valenciennes de 1950 à 1975, et, à ce titre, pédagogue réputé. Son œuvre, abondante, qui aborde de multiples genres, n'a donné lieu qu'à peu d'enregistrements. Mal connu des mélomanes, il doit sa notoriété à sa musique de chambre. Ses compositions pour flûte solo, dans lesquelles la dimension pédagogique reste nettement affirmée (il s'agit principalement d'"études", liées aux différents aspects techniques du jeu de l'instrument) s'étalent sur près de 40 ans (1939-1978). Mais elles révèlent une réelle personnalité de créateur qu'on ne saurait réduire à l'influence d'un Debussy, d'un Ravel, voire d'un Messiaen : cf. les Études-Arabesques, dont la virtuosité n'est jamais gratuite, et où les lignes souples et ductiles, parfois d'un étonnant modernisme, témoignent d'un beau sens du chant, et d'une inspiration exaltant toutes les ressources de la flûte. On appréciera plus particulièrement le caractère vif, incisif, audacieux et l'invention déployée dans les Études sur les modes karnatiques (1973), sorte de pendant (plus court certes et bien moins savamment informé) des 72 études du même nom composées entre 1957 et 1985 pour le piano par J. Charpentier. L'interprète néerlandaise, visiblement passionnée par cette musique, en offre ici une lecture engagée, aboutie, enthousiasmante. (Bertrand Abraham)  Eugène Bozza was a 20th-century successor to Giulio Briccialdi, the Italian flautist who is celebrated in 2018, the 200th anniversary of his birth. Born to an Italian father in Nice in 1905, Bozza studied violin and piano in Rome as a child before winning a place at the Paris Conservatoire, where he excelled on the violin. It was in France that he made his career, initially as an orchestra leader, conductor and composer. In 1931 he won the prestigious Prix de Rome (denied time and again to Berlioz) and he was later decorated by the Republic as a Chevalier of the Légion d’Honneur for his services to French music. Having become director of the conservatoire in Valenciennes at the age of 45, he wrote prolifically for chamber ensembles, producing the kind of music which students could study and play together. However, his style was not an academic one, nor was it especially influenced by the artistic upheavals of the century in which he lived (he died in Valenciennes in 1991). Image is the earliest work here, dating from 1939 and sharing with later studies a full understanding of the instrument’s technical possibilities. There are many allusions in the 14 Études-Arabesques (1960) to famous flute solos of the past as composed by the likes of Mendelssohn, Debussy and Ravel, as well as demanding tests of flutter-tonguing and other flute techniques. The 10 Studies in Karnatic Modes (1972) are much more experimental and modernist, including sparing use of quarter-tones, and employing Indian modes such as may be discovered in some of Debussy’s music. The technical challenges include wide leaps, frequent dynamic changes and extremely high flute-writing.

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