 La mort subite de Purcell le 21 Novembre 1695, à l'âge de 36 ans, provoqua une consternation stupéfiée en Angleterre, et notamment au sein de la communauté musicale. Différents hommages musicaux lui furent rendus par ses collègues (dont un par son propre frère Daniel, et un autre de Godfrey Finger, tous deux perdus), l'œuvre la plus connue étant l'ode de John Blow enregistrée ici. Blow, chanteur et élève à la Chapelle Royale en même temps que Purcell, sous la férule de Henry Cooke puis de Pelham Humphrey, noua avec lui une chaude amitié qui apparaît dans la ferveur de son ode, instrumentée pour deux contre-ténors (la tessiture de Purcell), deux flûtes à bec et continuo, de même que toutes les pièces de ce magnifique enregistrement. Y alternent les duos et les solos, Blow et Purcell. Les flûtes à bec (de différentes tessitures selon les œuvres), sont associées au monde de l'au-delà, et se marient harmonieusement avec les voix chaudes et veloutées des deux superbes jeunes contre-ténors britanniques de l'ensemble, qui subliment les célèbres « O solitude » et « Elégies pour les funérailles de la Reine Marie ». Le continuo à l'orgue positif et à la basse de viole assure une assise ronde et sereine aux chanteurs, ou aux flûtes seules, comme dans la Chaconne de Dioclétien. Le maître Robert King affirme encore une fois sa suprême maîtrise à la tête de son Consort. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)  World-renowned countertenor Iestyn Davies, partnered by outstanding young countertenor James Hall and The King’s Consort, turns his attention to the music of Henry Purcell and his colleague John Blow. This beautifully themed programme of solos and duets centres on elegies, and concludes with Blow’s magnificent ‘Ode on the death of Purcell’. Rarely heard together on one recording are a set of three substantial elegies composed by Purcell and Blow to commemorate the untimely death of the much-loved Queen Mary. Two of these ingeniously take the same text, one in English (by Blow – a particularly fine work), the other in Latin (Purcell). Another highlight is Iestyn’s seraphic rendition of the melancholy masterpiece, ‘O solitude’. Around these come duets both famous and less familiar, including ‘Hark how the songsters’, Blow’s ravishing ‘Ah, heav’n, what is’t I hear?’, the deliciously languid ‘In vain the am’rous flute’ and, of course, ‘Sound the trumpet’. The death of Queen Mary, which spurred London’s two leading composers into doleful elegiac action, was soon to be followed by a greater musical calamity: the loss of Henry Purcell. John Blow’s outstanding ‘Ode on the death of Mr Henry Purcell’ is not only a heartfelt tribute to his colleague, but one of the most outstanding English works of the era. Iestyn Davies shows himself to be a true master of this repertoire, beautifully partnered by James Hall and by an ensemble which has dominated the world of Purcell recordings for more than thirty years.

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