Dora Pejacevic (1885-1923)
Blumenleben, op. 19
Sonate, op. 57
Six fantaisiestücke, op. 17
Blütenwirbel, op. 45
Deux Nocturnes, op. 50
Quatre pièces pour piano, op. 32a
Impromptu, op. 32b
Valse de concert, op. 21
Erinnerung, op. 24
Valse-Caprice, op. 28
Verceuse, op. 20
Sonate, op. 36
Capriccio, op. 47
Zwei Klavierskizzen, op. 44
Deux intermezzi, op. 38
Berceuse, op. 2
Gondellied, op. 4
Chanson sans paroles, op. 5
Papillon, op. 6
Menuet, op. 7
Impromptu, op. 9a
Chanson sans paroles, op. 10
Trauermarsch, op. 14
Humoresque, 54a
Caprice, 54b

Natasa Veljkovic, piano

Les œuvres orchestrales et la musique de chambre publiées par CPO nous avaient fait découvrir Dora Pejacevic, née en 1885, fille d'aristocrates hongrois, pianiste et compositrice. Voici chez le même éditeur en deux disques l'œuvre complète pour piano. Pejacevic réinvestit dans ses propres compositions son amour pour l'instrument et une connaissance approfondie pour sa littérature. On y perçoit l'influence de ses musiciens fétiches, Chopin, Liszt, Schumann mais aussi Grieg et Debussy. L'harmonie discontinue, le goût du fragment et la recherche du timbre sont évidentes. Tendresse et empathie jouent aussi un rôle primordial dans l'inspiration de la musicienne car elle dédie souvent ses œuvres à des proches. Ce sont pour la plupart de jolies miniatures ne dépassant pas deux minutes, perles cristallines serties dans un collier d'allure flatteuse. Seule la sonate est de dimension notable (une vingtaine de minutes). Le très rachmaninovien Allegro con fuoco enchaine deux thèmes puissants qui se développent par variations à la manière du russe, l'andante qui suit est plus statique et méditatif, sans grandes échappées et rivé au clavier malgré le con molta espressione, l'expression tenant sans doute à une faculté d'improvisation débridée. Le Rondo e Allegro final reprend l'allure martiale du début le thème rapide s'animant de plus en plus, con fuoco, au gré des fluctuations dynamiques. Les doigts de la pianiste Natasa Velkovic se jouent des obstacles techniques, omniprésents sur le parcours accidenté de la sonate. Son jeu témoigne avant tout, notamment dans les nombreuses pièces de caractère, d'un bel élan lyrique de nature à nous faire succomber à ce piano vibrant et chaleureux (Jérôme Angouillant)

On the last volume of our edition of Dora Pejaèeviæ’s complete works the pianist and Vienna resident Nataša Veljkoviæ turns to the great Croatian composer’s works for piano. Pejaèeviæ’s musical oeuvre focuses on the piano not only as an instrument but also as the medium in which she was best able to express her musical ideas and to render the essence of her music. Among her fifty-seven finished works there are only four compositions in which the piano does not at all occur. Although Dora Pejaèeviæ, unlike Clara Schumann, was not a pianist, her pianistic talent was very much comparable to that of keyboard virtuosos of her times – as the piano pieces from her middle and late compositional periods demonstrate with special vividness. The nuanced richness in her attention to the tonal resources of the instrument, always serving the musical idea and never mere show, the demanding piano part, as a rule polyphonic and often assuming the dimensions of orchestral sound, the demanding pianistic passages, figurations, and complex chords demonstrate her self-assured and virtuosic mastery of the art of performance and her perfection in the compositional craft. Nataša Veljkoviæ has already offered a compelling rendering of the complete piano works of Heinrich and Elisabeth von Herzogenberg: "Her trim and singing tone and her phrasing and touch artistry convince us from the very first note" (Piano News 03/2014: 3506422).