Gottfried Reiche (1667-1734)
"Abblasen" en ré majeur pour trompette seul

Andrea Grossi (?1660-1696?)
Sonate n° 5 en ré majeur, op. 3 n° 11

Giovanni B. Viviani (1638-1695)
Sonate n° 1 en do majeur pour trompette et orgue
Sonate n° 2 en do majeur pour trompette et orgue

Godfrey Finger (1656-1730)
Sonate en do majeur pour trompette, violon et basse continue

Bernardo Pasquini (1637-1710)
Toccata pour orgue seul

Arcangelo Corelli (1653-1713)
Sonate à 4 en ré majeur

Girolamo Fantini (?1600-?1645)
Corrente detta dell'Elce

Heinrich Ignaz Franz von Biber (1644-1704)
Sonate à 5 n° 10 en sol mineur

Johann Heinrich Schmelzer (1623-1680)
Sonate à 5 en do majeur

Girolamo Frescobaldi (1583-1643)
Canzona Prima pour orgue

Robert Farley, trompette baroque
Oprheus Britannicus
Andrew Arthur, direction

L’« Abblase » (fanfare) en ré majeur de Gottfried Reiche rappelle directement les origines du répertoire de la trompette. Depuis le Moyen Âge les villes entretenaient un ensemble d’instrumentistes à vent dont la fonction était d’agrémenter les événements locaux en leur conférant une certaine solennité, surtout grâce au timbre éclatant des cuivres. Entre le Moyen Âge et l’époque de Reiche (trompettiste attitré et très apprécié de Johann Sebastian Bach), un répertoire virtuose s’est développé pour cet instrument, avec l’apparition de la monodie accompagnée au début du Baroque. Girolamo Fantini publie dès 1638 son célèbre traité didactique Modo per imperare a suonare di Tromba pour l’enseignement du jeu de la trompette, agrémenté de huit sonates avec accompagnement d’orgue, suite à un concert donné à Rome quatre ans plus tôt avec Girolamo Frescobaldi, célébrissime organiste. La génération suivante remplace souvent l’orgue par un ensemble de cordes, même si Viviani lui reste fidèle. Les bons trompettistes doivent avoir été plus nombreux à cette époque, car à côté de la trentaine d’œuvres concertantes de Torelli pour une, deux ou quatre trompettes et orchestre (pour San Petronio à Bologne), apparaissent aussi des œuvres similaires à Vienne (Schmelzer), Salzbourg (Biber)Rome (Corelli), et Londres (Finger). Ce dernier écrit une sonate en trio où violon et trompette jouent à égalité au-dessus du continuo, Schmelzer adjoint un basson aux cordes. Toutes ces œuvres exaltent l’expressivité et la cantabilité de l’instrument, comme dans la belle interprétation de Robert Farley et de l’Orpheus Britannicus. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)

Period ensemble Orpheus Britannicus, with director Andrew Arthur, is joined by the renowned Baroque trumpeter Robert Farley for this fascinating album of works for the instrument. Charting the rise of the trumpet within art music during the Baroque period and the growing virtuosic and melodic capabilities of its contemporary players, this thrilling programme tells of the coming of age of this exciting genre.