Konradin Kreutzer (1780-1849)
Des Sängers Fluch, KWV 9113
Die Mühle ohne Wasser, KWV 9152
Die Post, KWV 9112/6
Lebewohl, KWV 9106/1
Lied eines Armen, KWV 9101
12 Lieder et Romances, op. 76
Schäfers Sonntagslied, KWV 9103/1
Sehnsucht, KWV 9111/1
Wohin, KWV 9121/1
Würde der Frauen, KWV 9114

Christian Elsner, ténor
Eugen Wangler, piano

André Tubeuf l’a brillamment démontré dans ses ouvrages, le premier homme qui se promenant dans la campagne chanta ses états d’âmes fut le véritable inventeur du Lied, cet art très allemand de la mélodie, qui ne pouvait être qu’allemand, et dont l’absence n’aurait rien changé à l’histoire de la musique occidentale. Un genre qui vécut deux siècles à peine, de Mozart à Mahler et Richard Strauss. Conradin Kreutzer, de la génération d’un Spohr et d’un Lortzing, reste connu des mélomanes pour ses opérettes, à commencer par "Une Nuit à Grenade". Ce premier romantisme apporte une respiration bienvenue à l’ombre intimidante de Beethoven. Aussi ne vous attendez pas à des Lieder où la peinture de la nature renvoie aux sentiments et réciproquement, ne vous attendez pas à sonder les tréfonds de l’âme humaine. Schubert aurait dit "Il n’y a pas de musique gaie". Si justement, on peut cultiver la joliesse et la fraîcheur, on a le droit de se complaire dans la légèreté, et vous passerez un très bon moment en écoutant ces chants qui relèvent plus de l’opérette que du Lied, exaltés par un Christian Elsner en grande forme, qui par son énergie, son impeccable préparation technique, et sa capacité à varier les atmosphères compense le manque de séduction du timbre, comme un certain Julius Patzak sut si bien le faire. Un disque pour curieux de répertoires peu fréquentés. (Olivier Gutierrez)