 L’ "In Nomine" est, dans la musique de la renaissance anglaise, un genre à part entière. Il trouve son origine dans un passage du Benedictus d’une messe de Taverner — fort judicieusement enregistré ici en guise d’ "introduction" — qui devint le thème et le matériau à partir duquel nombre de compositeurs de l’époque composèrent des variations. Ces "In Nomine" s’émancipèrent dans de nombreux cas du contexte religieux initial, devenant des pièces profanes ce dont témoignent, chez Tye des noms tels que « In nomine I come », ou « In nomine Weepe no more, Rachel »... Sentiments amoureux, émotions intimes pouvaient donc, à côté des contenus liturgiques recourir à cette forme très brève (entre 0’53 et 4’27 dans ce CD) qui se prêtait tout particulièrement aux exercices d’agilité et de virtuosité. L’"In Nomine" est presque automatiquement associé à la notion de consort : les "In Nomine" étaient destinés à un groupe de quatre instruments (soprano, alto,ténor et basse, dans la terminologie moderne) d’une même famille (violes et flûtes à bec notamment). L’écoute de ce CD est un plaisir de tous les instants : à la sensualité de l’interprétation s’ajoute une précision ahurissante dans la synchronisation des pupitres, dans les effets d’imitation d’une voix par une autre : la flûte à bec est un engin retors et d’une difficulté redoutable quand elle est pratiquée en ensemble. Ici on croit entendre un petit orgue tant la maîtrise du souffle et de l’instrument est parfaite dans chaque partie. La variété des atmosphères est magnifiquement rendue (voir l’étonnant In Nomine "Crye", l’allégresse du "Rubum Quem", la solennité du "My Death Dedde"). Un disque de musique ancienne enthousiasmant et parfaitement réussi. (Bertrand Abraham)  Boreas, the god of the north wind, gave this recorder quartet its name. Wind, that is, breath, is the driving force behind the instruments on which the quartet performs music from the great age of the consort. In the press the four women musicians have been praised for their »intelligent mastery« and their »vibrant, great expressive power, superb technique, perfect intonation, and incredible precision in ensemble playing.« The quartet stands for immersion in the rich, full sound of consort music. Along with Han Tol, its members now turn to a selection of works from the collection In Nomine by Christopher Tye, an English organist and composer of the Renaissance. The pieces display enormous diversity of character and style and in their compositional principles. Furthermore, almost all the Renaissance recorder types are heard, here on copies of original instruments by the Schnitzer family of Nuremberg. During the first half of the sixteenth century many members of this family were active as instrument builders. They included Sigmund Schnitzer, who also gained great renown outside Germany and was particularly famous for his »great oversized pipes.« Peter van der Poel constructed the Renaissance consort in 2011.

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