Richard Strauss (1864-1949)
6 Lieder, op. 56
Die Nacht, op. 10 n° 3
4 Lieder, op. 27
Allerseelen, op. 10 n° 8

Hugo Wolf (1860-1903)
Morike Lieder
In der Frühe
Der Gärtner
Goethe Lieder
Eichendorff Lieder
Extraits de "Spanisches Liederbuch"

Richard Strauss (1864-1949)
5 Schlichte Weisen, op. 21
Begegnung, AV 72
5 Lieder, op. 15
8 Lieder, op. 10

Franz Liszt (1811-1886)
Es muss ein Wunderbares sein, S 314

Hugo Wolf (1860-1903)
Italienisches Liederbuch I

Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
None but the Lonely Heart, op. 6, n° 6

Hugo Wolf (1860-1903)
Lieder von Mörike

Christa Ludwig, mezzo-soprano
Erik Werba, piano

En cette année 1984, celle qui aurait tant aimé être soprano est la plus grande mezzo allemande de l’après-guerre. Elle se retira 10 ans plus tard sans que cette voix à la technique infaillible ait jamais montré le moindre signe de déclin, on l’aura constaté lors de son récital d’adieu au Théâtre des Champs Elysées. Ce soir-là, elle se produisait au Grosses Festspielhaus de Salzbourg, une gageure : sur cette scène immense, face à deux mille spectateurs, comment instaurer l’intimité qui sied au Lied ? Ce sont le contrôle maniaque du souffle, la puissance de la projection, l’art suprême de la diseuse qui porteront le moindre mot jusqu’à l’auditeur le plus éloigné. Mais tout cela était connu, attendu. Ce qui n’allait pas de soi à l’époque, et plus du tout aujourd’hui où ce compositeur a presque disparu des programmes de récital, était de consacrer la moitié d’une soirée à Hugo Wolf, qu’elle défendit au même niveau d’accomplissement que ses collègues Schwarzkopf et Fischer-Dieskau. De nombreux disques existent et c’est heureux. Alternés avec des mélodies de Richard Strauss, cela nous donne un programme terriblement intelligent, une première partie légère, une seconde plus sombre qui culmine avec les chants de Mignon – oubliez Schubert, la vérité du texte de Goethe est chez Wolf- d’une naïveté enfantine mais déjà d’outre-tombe. Après ce miracle, les quelques bis sont superfétatoires. Un disque indispensable. (Olivier Gutierrez)