Luigi Cherubini (1760-1842)
Requiem en do mineur (1816)

Kammerchor Stuttgart
Hofkapelle Stuttgart
Frieder Bernius, direction

Le Requiem en Do mineur de Cherubini fut écrit pour les funérailles de Louis XIV. C'est une œuvre qui atteint très vite une grande notoriété, notamment auprès de compositeurs tels que Brahms ou Schumann. La distribution renonce aux voix solistes pour se concentrer sur le chœur mixte. L'instrumentation volontairement sombre (absence de hautbois et trompette) requiert quand même la présence de percussion. Si l'on admire la qualité des musiciens de Stuttgart et de leur chef Frieder Bernius, sa réputation d'exigence et de rigueur ; on reste mitigé quant à l'interprétation de l'œuvre. La magie ici ne prend pas. Question de répertoire ? On retrouve certes une magnifique transparence des chœurs (parties en imitation) associée à une articulation méticuleuse de l'accompagnement de l'orchestre (Bel introïtus) Mais certains passages sont plombés et n'avancent pas, l'orchestre devient alors d'une lourdeur surprenante et Bernius donne l'impression de brasser de l'air (Domine Jesu de l' Offertorium). La superbe double fugue du Quam Olim démarre sans raison et ne décolle jamais. La Communio de fin (qui clôt dans une pieuse intimité une œuvre imposante) nous laisse de marbre. Riccardo Muti avec le Philarmonia et les Ambrosian Singers (EMI) apportait au Requiem une autre démesure, un geste bien plus convaincu et engagé. (Jérôme Angouillant)

Ludwig van Beethoven le considérait comme le plus grand compositeur de son époque : Luigi Cherubini (1760–1842). À l’occasion du 250ème anniversaire de sa naissance (le 14 septembre 2010), ce nouvel enregistrement du Requiem en do mineur célèbre le “révolutionnaire conservateur“ et le “prophète du romantisme“, comme il est souvent nommé. L’œuvre fut composée en 1817 pour les funérailles de Louis XVI, exécuté en 1793. Cherubini renonce totalement au soli vocaux et mise sur une intériorisation du texte. L’œuvre acquit très rapidement une grande renommée, et gagna l’estime de compositeurs comme Beethoven – à l’enterrement duquel le Requiem fut joué –, Schumann et Brahms.