Cherubini Cantates Villoutreys Ettinger Willens - Cpo777776 - Cpo - Classical - Our Labels

Saluons d'abord l'heureuse découverte de ces cantates qui s'intègrent de façon un peu anecdotique entre opéras et messes, dans l'œuvre de Cherubini. Textes français, contexte parisien de la Révolution (Mirabeau), évocation de personnages de la mythologie grecque (Clytemnestre) et mélange des deux (Le livret d'Amphion est signé Mirabeau). Musicalement, le contenu est lui, fort peu révolutionnaire : les airs et les cheurs sont dans la mouvance de l'époque (Haydn) et les récitatifs évoquent la cantate française du XVIIème siècle. Les interprètent s'en tirent diversement. La soprano Maylis de Villoutreys a une voix à ravir, limpide et claire comme un filet primastique (toute les couleurs y passent). Elle tire les déplorations de Clytemnestre vers l'azur du bel canto. L'alto, moins bien dotée, fait preuve d'une belle articulation du français et campe une Circé tragédienne sans affectation. L'orchestre se rengorge de cuivres et rythme les récitatifs de vrombissements roboratifs. Les trois chœurs sur la Mort de Mirabeau passent à la trappe faute d'un chœur suffisamment armé (pupitre soprano poussif). Amphion est une sorte d'opéra miniature comprenant une ouverture et un chœur final. Les airs et l'orchestration sont plus fouillés, l'adéquation texte - musique plus prégnante. Le ténor qui possède un joli timbre n'a hélas pas les moyens vocaux de porter le rôle et se trouve parfois débordé par un orchestre dirigé par un chef volontaire Michael Alexander Willens à la battue toujours réactive. Un disque que l'on a envie de réentendre autant pour l'aspect pittoresque de ces œuvres que pour la qualité globale des interprètes. (Jérôme Angouillant)

Beethoven considered him one of the greatest composers then living and he was undoubtedly the dominant personality and authority in early-nineteenth-century French musical life : Luigi Cherubini, born in Florence in 1760, enjoyed early success with his operas in Italy and won fame in France with his music dramas, eventually being made Surintendant de la musique du roi and redoubtable director of the Conservatoire. Like Meyerbeer, he specialized in opera. True, he wrote songs and cantatas too, but they were soon forgotten. We remember his French operas like Médée or maybe Le porteur d'eau, or his late Masses. The present CD, on the other hand, turns to largely unknown works in the form of four French cantatas and choral pieces, none of them in any way inferior to the better known repertoire. Whether inspired by Greek tradition and mythology or by the "revolutionary heroes" of his stage music for three choirs "La mort de Mirabeau", Cherubini never fails to give the sorrow, rage and pain of his subjects a truly personal dimension.