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Pas de Cavaillé-Coll, mais trois orgues de facture allemande moderne, instruments plutôt anonymes qui ne facilitent pas la tâche de Carsten Wiebuch. Certes, il aura gravé toute l’œuvre de Franck, y compris les pages secondaires dont quantité de petites pièces pour l’harmonium, mais son jeu sans imagination (la platitude de Prélude, Fugue et variations en dit long…), objectif et souvent trainant endort les inventions dont Franck aura parsemé ses cahiers. Ce manque de caractère se réfugie derrière une lecture en couleurs froides, les instruments ne se singularisant pas, l’ennui guette, la dimension symphonique est absente, dans cette lecture convenue seuls les Trois Chorals tirent leur épingle du jeu, exposé dans une lumière glaçante. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Le projet de l'organiste Carsten Wiesbusch fut d'enregistrer sur deux années (2021-22) l’œuvre d'orgue de César Franck sur des orgues contemporains afin de renouveler l'approche de ces œuvres traditionnellement jouées sur des Cavaillé-Coll. Il choisit donc trois orgues allemands non spécifiques qui possèdent suffisamment de qualité (Souplesse de la mécanique, puissance de l'alimentation, mobilité et diversité des anches) afin de respecter la diversité des soixante-cinq œuvres choisies dont celles écrites pour l'harmonium. Des orgues conçus pour le concert et construits pour offrir un éventail très large de possibilités expressives. Chaque instrument ayant ses propres qualités : subtilité des nuances du Klais (Karlsruhe) pour l'orgue chambriste (Pastorale, Prélude fugue et variations), l'Eule (Trèves) pour l'orgue symphonique (op. 16 et 17) enfin le Rieger (Kassel) qui autorise toutes les volontés de l’interprète y compris le contrôle de la pression de la soufflerie (Trois chorals, L'Organiste) ! Éclairées ainsi à coups de projecteurs laser, l'orgue orchestral cher à Franck endosse une nouvelle peau. Les développements mélodiques des Trois Chorals sont ainsi clairement perceptibles. Wiesbusch exalte l'harmonie et la polyphonie des pages les plus délicates ou virtuoses (Prière et Final). Sans doute moins narratives et émouvantes que sur le vénérable C.C. de Sainte Clotilde, les œuvres convainquent par leur splendeur coloriste et leur vernis spectaculaire. On redécouvre aussi l'écriture sensible de chaque pièce didactique de l'Organiste. Ce qu'on gagne en objectivité on le perd immanquablement en subjectivité et en dramaturgie, lot de cette interprétation « instrumentalisée » d'avant-garde, mais pour l'oreille c'est une révolution. (Jérôme Angouillant) At the center of the perception of César Franck as an organ composer are the twelve large-scale works, which are counted among the most radiant contributions to the organ literature. However, it should not be forgotten that with the collection "L'Organiste" he wrote 63 shorter, but compositionally very elaborate pieces, which due to their vignette-like, compact facture do not reach the complexity of his "large" organ works, but are nevertheless very remarkable: Each one of the pieces has a signature all its own, and is in no way inferior to Franck's extensive organ works in terms of harmonic complexity and focus of expression. It is thanks to our interpreter, i.e. Carsten Wiebusch's knowledgeable and tasteful arrangement of this collection originally composed by Franck for harmonium, that these miniatures can fully unfold their coloristic potential on the organ. And last but not least, there was the fascinating task of selecting the appropriate instruments for a Franck complete recording. What today appears so clearly arranged on 4 CDs with three organs is the result of a thought process lasting several years, during which many instruments were considered, tested and discarded again in order to impressively reproduce the versatility of Franck's music.
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