John Cage (1912-1992)
Haiku
Sixteen Dances, pour piano seul

Jovita Zähl, piano
Thomas Meixner, percusssion

Cage a 38 ans quand en 1950, il entame sept « Haiku » pour piano, précédant de peu ses plus connus « Seven Haikus ». Ces manuscrits, jusqu'ici inouïs, incarnent étonnamment cette période charnière du compositeur, passant progressivement du monde quasi tonal du premier Haiku au langage atonal du dernier, symptôme parmi d'autres de l'indétermination musicale qui lui sera chère. Les « Sixteen dances » de la même époque, montrent un versant moins habituel de son créateur, plus direct et émotionnel, encore au fait de ses deniers ébats déterministes. Enlacée à la chorégraphie de son ami Merce Cunningham, l'œuvre s'est vue à la fois écrite pour ensemble et dans une mouture pour piano seul. C'est cette dernière version, non achevée par le musicien, qui a été ici exhumée et éditée pour exécution. Cycle de longue haleine, il donne jour de manière singulière au croisement émotion/abstrait présent à l'esprit de son créateur, alors en correspondance avec Pierre Boulez exerçant une forte influence sur lui. On constate au final un enregistrement intelligent, donnant des pistes précieuses sur la formation d'un des esprits majeurs du XXème siècle, décidément aux anges chez Mode ! (Jean-Luc Gillet)