Britten Prokofiev Chostakovich Sonates pour violoncelle Müller-Schott Piemontesi

La Sonate de Chostakovitch remontait aux années trente, mais le compositeur la remaniait encore à quelques jours de sa mort, Mstislav Rostropovitch l’y aidait, et finalement l’œuvre ne sera édité avec son imprimatur morale qu’en 1987, après qu’il l’ait jouée de nombreuses fois et dans différentes moutures avec le compositeur : la Radio de Prague en a conservé trace. Daniel Müller-Schott en poétise les écritures entre rêve tendre - l’Allegro initial -, ou sinistre- le Largo sépulcral- et sarcasmes, Francesco Piemontesi creusant l’espace de son clavier secret. Les deux autres œuvres qui complètent l’album sont nées des impulsions directes prodiguées par Rostropovitch : la tardive Sonate de Sergei Prokofiev est comme un ultime sourire. L’Andante sonne très peu « grave » sous l’archet de Daniel Müller-Schott qui s’amuse du petit menuet badin du Moderato où le clavier de Francesco Piemontesi danse aussi, on sait leur alliage magique, et comme ils enlèvent l’échappée belle du final ! Pourtant leur coup de génie de l’album sera pour la Sonate coulée en 1961 de la plume de Benjamin Britten, partition remplie d’énigmes dont les cinq mouvement sont chacun des poèmes avec leur propres univers, le violoncelliste s’éloignant des contrastes qu’y imposait Rostropovitch pour approche au plus près la veine lyrique, aidé par les raffinement pianistique de son ami, s’approchant de la manière élégiaque qu’y avait osé Truls Mork : les énigmes restent, augmentant la poésie étrange d’une partition qui semble toujours échapper. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)