Johannes Brahms (1833-1897)
Un Requiem allemand, op. 45

Elsa Dreisig, soprano
Michael Volle, baryton
Wiener Singverein
Johannes Prinz, direction
Wiener Philharmoniker
Christian Thielemann, direction

C’est dans le cadre du Festival de Salzbourg 2023 que Thielemann dirigea ce concert. La délicatesse, la douceur de sa direction très sobre offre un écrin à un chœur magnifique. Les excellentes prises de son et qualité d’images soulignent le climat de sérénité de cette œuvre dédiée toute entière à l’humanité et fort éloignée des nécessités d’un office religieux. Pas une seule fois le mot "Christ" n’est prononcé alors que l’acte de foi est évident. Brahms parle d’abord aux hommes avant de s’adresser aux fidèles. A la tendre et solennelle apparition de la voix du baryton Michael Volle dans sa première intervention succède celle d’Elsa Dreisig à laquelle répond avec la même précision le chœur. Les couleurs sont presque celles d’un aria baroque. Thielemann fait dialoguer les deux voix solistes avec le chœur. Il tisse ainsi des liens harmoniques qui se rassemblent dans la violence expressive de la sixième partie. Elle est la plus dynamique de l’ouvrage et Michael Volle ainsi que le chœur et l’orchestre construisent le récit dramatique qui culmine en deux immenses crescendos successifs. Le chef laisse respirer le chœur et l’orchestre, ne soutenant les voix qu’aux instants clés. De fait, avec des tempi relativement modérés, il obtient une lisibilité parfaite de l’ensemble, à la fois l’expression de la puissance et de la plus grande sérénité. Un concert splendide, malgré l’absence de bonus. (Jean Dandrésy)

When Brahms composed his “German Requiem”, he thought little of the salvation of the deceased. With his music, Brahms wanted to give comfort to the bereaved, so he decided against the usual Latin text of the Roman Catholic Church and chose German texts from Luther’s Bible instead. Nevertheless, or precisely because of this, the work thrilled the audience and made it a triumphant success for Brahms. In this performance Christian Thielemann, doubtless one of the leading conductors for the romantic symphonic music, at the podium of the Wiener Philharmoniker, together with the Wiener Singverein, the choir that first performed the first three movements of the Requiem in December 1867, and a duo of outstanding singers, “conjures unforgettable moments” (BR Klassik). Soloists of the evening were French-Danish soprano Elsa Dreisig (“delicate”, Der Standard) and German baritone Michael Volle. Thielemann’s “differentiated conception finds a harmonious balance between intimacy and archaic moments and transports Brahms’s core message of consolation to the audience’s delight in an immediate way.” (Salzburger Nachrichten)