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Diapason de juin 2018 Critique de Patrick Szersnovicz Page n° 112
Classica de juin 2019 Critique de Fabienne Bouvet Page n° 106
Format : 3 CD Durée totale : 02:44:21
Label : Northern Flowers Référence : NFPMA9990/2 EAN : 4607053328905 Code Prix : DM030A
Date de sortie : 04/04/2018
Genre : Classique
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Boris Tichtchenko (1939-2010)Quatuor à cordes n° 1, op. 8 Quatuor à cordes n° 2, op. 13 Quatuor à cordes n° 3, op. 47 Quatuor à cordes n° 4, op. 77 Quatuor à cordes n° 5, op. 90 Quatuor à cordes n° 6, op. 148 Quatuor Taneiev
Vladimir Ovcharek, violon Grigory Lutzky, violon Vissarion Solovyev, alto Josef Levinzon, violoncelle Quatuor à cordes Tver' Philharmonic
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 Nourri des conseils et des œuvres de Dimitri Chostakovitch et de Galina Ustvolskaya, le style du compositeur Boris Tichtchenko (1939-2010)) brasse les époques et les styles tout en gardant une cohérence remarquable. Il témoigne de cette porosité aux influences majeures du vingtième siècle (de la révolution sérielle aux rythmes jazz et rock) mais alliée à une fidélité constante à ses origines russes, à la différence d'un Schnittke qui prônait ouvertement le mélange des styles. La pâte un peu épaisse voire sauvage des sonates pour piano et même des symphonies fait place dans cette série de quatuors à un subtil feuilletage dû à l'évidente polyphonie entre les quatre instruments et au timbre des cordes. Le Premier Quatuor écrit en 1957 à une forme atypique : deux mouvements lents encadrent un Allegro giocoso. Les motifs thématiques y sont progressivement métamorphosés par strates successives. La longue plainte du violoncelle et de l'alto de l'Andante mesto (Les deux violons se détachant de l'ensemble comme du scotch sur du papier filigrané) précède l'Allegro aussi allant que grimaçant pour ensuite s'éteindre dans un Lento sépulcral. Le Second Quatuor (1959) est d'une ampleur plus symphonique. Les développements y sont toujours chaotiques et un climat bipolaire règne tout au long des quatre mouvements (Dont deux dépassant les dix minutes). Les deux quatuors suivants (1970, 1980) sont dédiés à Ustvolskaya et à Chostakovitch (le Quatrième est une sorte de « Symphonie pour quatre solistes » dixit le compositeur et dure quarante minutes !). Tichtchenko y fait alterner rythmes motoriques et convulsifs et climats amorphes et souvent lugubres. La pulsation est continue, les dissonances sont plus franches (Tranquillo), les aigus et les basses rivalisent d'aigreur, le continuum harmonique prêt à imploser à tout moment, d'où les ruptures incessantes du discours. La marche bancale, l'outrance sardonique de l'Allegro et les murmures ressassants et souffreteux de l'Andante du Sixième et dernier quatuor (2008), d'une consonance plus marquée mais d'une densité quasi atomique, témoignent d'une inspiration toujours en éveil mais aussi d'une noirceur et d'une angoisse jamais endiguées. (Jérôme Angouillant)

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