 Angela Hewitt poursuit son cycle Beethoven avec ce nouveau volume de sonates éparses (op. 2, 10, 78, 110). Même si l'ordre d'enregistrement paraît aléatoire, la cohérence du projet s'impose. On ne peut nier, d'un volume à l'autre, l'unité de conception, de jeu et de style de l'interprète. Idem pour les jolies couvertures abstraites signées d'un peintre contemporain : Caia Fonseca. Habituelle présentation des œuvres, mêlant anecdotes (Les dédicaces aux "immortelles bien aimées" !) et analyse, habilement rédigées par l'artiste. L'Opus 2 est rondement mené, entrain dynamique et contrepoint roboratif. Le clavier joue au chat (Legato) et à la souris avec la pédale (Largo). Dans L'Opus 10, la pianiste relève chaque détail, chaque difficulté, avec autant de bonheur que d'assurance. L'Adagio nous accompagne benoîtement et ne nous lâche plus (8'51 !) jusqu'à un prestissimo gorgé de panache et de groove. Hewitt travaille l'op. 78, cette "petite" sonate atypique comme elle bâtirait un monument, attentive aux armatures et aux plus infimes finitions (variations de fin sur le "Rule, Brittania"). Un autre monument l'Opus 110, ferme le programme. La pianiste canadienne sculpte et modèle la partition mesure après mesure, observant doctement les nuances dynamiques et les fantaisies excentriques du compositeur (citations des comptines : Unsa Kätz... et Ich bin lüderlich...). La fugue libère enfin la pleine virtuosité contrapuntique de l'interprète. De disque en disque (et quelle discographie !) Angela Hewitt nous fait partager son bonheur d'interprète et son plaisir de jouer. Certes elle s'égaie parmi les marronniers du répertoire mais elle le fait toujours avec sincérité du cœur et sans ratés. (Jérôme Angouillant)  Angela Hewitt a reçu un chaleureux accueil pour ses enregistrements précédents des sonates pour piano de Beethoven—faisant preuve d’un «goût certain»—et met à présent sa «clarté de pensée et sa vision structurelle inspirée» au bénéfice de quatre œuvres supplémentaires, représentatives de la carrière du compositeur. Comme toujours, Angela offre dans son livret d’accompagnement de fascinants détails tant au sujet de la musique que de son exécution. Angela Hewitt has been much praised in her earlier recordings of Beethoven’s piano sonatas—displaying ‘exquisite taste’—and now turns her ‘uncluttered clarity of thought and inspired structural pacing’ to four more works spanning the composer’s career. As ever, Angela’s accompanying notes provide fascinating insights into both the music and her performances.
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