Ce premier album, qui alterne strictement les haïkus de Ligeti aux fulgurances des "Bagatelles", op . 119 exposent deux modernes malgré eux. Le bref les dénude, mais plus Ligeti, qui s’y assèche, que Beethoven, qui s’y échappe, et à l’écoute je me demande si l’opus 6 de Bartók n’auraient pas fait un adversaire plus redoutable… mais le plaisir physique, presque rapace, qu’Herbert Schuch prend à jouer Ligeti… La fluidité de la technique permettra de toute façon d’entendre Beethoven indépendant de Ligeti et l’inverse, l’occasion de vérifier qu’Herbert Such n’entend pas les deux opus comme des fragments, mais comme des univers qui obéissent à des lois imparables. Le génie du pianiste à proprement parler stupéfie dans l’opus 126 (enregistré sans interférences), la tendresse exigeante de l’Andante, la précision un rien métrique de l’Allegro, assez pour être furieuse, la prière de l’Andante, les talons qui claquent dans le Presto, le petit regret du Quasi Allegretto - qui pourrait être de Schubert - le grand geste lancé puis poétique de la Bagatelle finale, avec sa valse perdue, rappellent que, tout maitre du clavier qu’il soit, Herbert Schuch est d’abord son poète : écoutez le chant des basses… qui pourrait aujourd’hui nous faire toutes les Bagatelles à cet étiage aujourd’hui? Benedekt Horvat, certainement. Ce premier disque de confrontation beethovénienne m’avait échappé, voila pourquoi je vous en cause seulement maintenant. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) The gate opens. The music should sound solemn and magnificent, like an overture: majestic, like Beethoven’s Eroica. That is how Hungarian composer György Ligeti begins Musica ricercata, one of his early works from the early 1950s. In exemplary fashion, the cycle blends minimalist structures with a sumptuous array of colors. Behind each note lurks the exigency that nothing should escape the pianist’s attention: he should be aware of all that takes place in the present, while remaining prepared for everything that can occur in the next moment. Such challenges await the performer in Ligeti as well as in Beethoven. Long before he thought of coupling the works by Beethoven and Ligeti on CD, Herbert Schuch had tried out the combination in the concert hall. “I quickly get a feel whether a programme works well, or whether it’s just something I’ve conceived in my head. Of course I was aware that these cycles were never intended to be picked apart. I find it important to feel assured that I’m not undermining their essence, and that the new order also makes sense. Such a coupling would certainly not work in the case of a sonata
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