Ludwig van Beethoven (1770-1827)
"Auf dem Hügel sitz' ich spähend" extrait de "An die ferne Geliebte", op. 98
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3 Lieder, op. 83
Egmont, op. 84 (extrait)

Peter Schreier, ténor
Walter Olbertz, piano

Son attachement à sa ville natale de Dresde, et les limitations inhérentes à la RDA ont sans doute privé Peter Schreier de la carrière internationale (et de la discographie) à laquelle son talent le destinait. Pour beaucoup de mélomanes, il restera l’Evangéliste de la Saint Jean et la Saint Mathieu, une génération après les interprétations hallucinées de Karl Erb, et une génération avant le théâtral mais policé Christoph Prégardien. Ce sont précisément les qualités qu’il déployait en Bach qui faisait de lui un grand récitaliste, et en premier lieu la hauteur de vue, la tenue et la justesse du discours. Ce qui fait le prix de cet album de 1966 ? La fraîcheur première d’une voix qui faisait du ténor un Tamino idéal, sans toutefois la splendeur solaire du timbre d’un Wunderlich, à qui il succéda à Salzburg. Et la démonstration qu’en Liedersänger, Schreier fut d’emblée accompli. Il faut être un solide technicien pour donner une telle impression de naturel chez Beethoven qui se préoccupait assez peu des contraintes instrumentales. Témoignage d’un chant de haute école, un disque indispensable. À écouter et à méditer. (Olivier Gutierrez)