Ernö von Dohnányi (1877-1960)
Sérénade pour trio à cordes en do majeur, op. 10

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Septuor pour clarinette, basson, cor, violon, alto, violoncelle et contrebasse en mi bémol majeur, op. 20

Andreas Wieser, clarinette
Michael Zottl, basson
Wolfgang Vladar, cor
Josef Niederhammer, contrebasse
Kreisler Trio Wien

Bojidara Kouzmanova-Vladar, violon
Axel Kircher, alto
Luis Zorita, violoncelle

Une Sérénade ? Oui, en 1903, un Dohnanyi de vingt-cinq ans écrit un trio empli de sfumato brahmsiens où se glissent quelques pointes hongroises. Soudain un scherzo vient ricaner. Ce contraste n’aurait pas été possible dans la gangue classique d’un trio déclaré comme tel. Las, le jeune homme s’offre des libertés que le trio Kreisler ne saisit pas totalement : manquent ici le sel, mais aussi le paprika. Dommage car l’œuvre est de fait un ajout majeur au répertoire du trio à cordes, dont Heifetz et ses amis se régalèrent jadis. Avec leurs amis souffleurs ils seront plus à l’aise dans le Septuor de Beethoven, mais cette fois c’est l’œuvre qui fait hiatus avec celle de Donhanyi, et à vrai dire je leur préfère les anciennes gravures viennoises des années cinquante-soixante où la facture des instruments ajoutaient une poétique supplémentaire. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Composées à un siècle d’écart, voici deux œuvres de musique de chambre que le trio Kreisler de Vienne a eu la bonne idée de rassembler, en s’adjoignant des complices à la clarinette, au basson, au cor et à la contrebasse. La sérénade de Dohnanyi, dans un style post-romantique fait sans cesse transparaître l’influence de Brahms qui a lui-même encouragé le jeune compositeur. Cette touche brahmsienne est particulièrement marquée dans les 3ème et 4ème mouvements, scherzo et tema con varizioni. Ces variations sont sans doute le sommet de la sérénade avec une atmosphère de recueillement bouleversante. Le septuor de Beethoven pour cordes et vents est une véritable petite symphonie… en six mouvements. Il est contemporain de la 1ère symphonie. Après un court adagio qui pose le cadre de l’œuvre, l’allegro con brio du 1er mouvement est d’une vivacité joyeuse à réconforter le plus déprimé des hommes. L’adagio nous plonge dans une émotion qui étreint et ne nous relâche pas. Le tema con variazioni laisse l’un après l’autre, chacun des sept instruments s’exprimer sous forme d’un chant entraînant, mettant en avant les remarquables qualités virtuoses des musiciens réunis pour cet enregistrement. Une belle complicité : on en redemande. (Dominique Gérard)

The Kreisler Trio Wien has again invited renowned guest musicians for its latest album, including the principal hornist of the Vienna Philharmonic, Stefan Vladar. The main work of this recording is Beethoven’s Septet, Op. 20, combined with the charming Serenade for String Trio by Ernst von Dohnányi as the door-opener. The album cover conveys the joy that these musicians must have had during the recording, which makes even a classic like the Beethoven Septet come across with unexpected freshness and lightness.