Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, op. 61
Romance pour violon et orchestre en ré majeur, op. 40
Romance pour violon et orchestre en fa majeur, op. 50
Concerto pour violon et orchestre en do majeur, WoO 5

Karl Suske, violon
Gewandhausorchester Leipzig
Kurt Masur, direction
Heinz Bongartz, direction

La discographie du couplage archi-classique concerto/romances est abondante, quels sont les atouts de cette reparution ? Bien qu’anecdotique, le premier est le petit complément de programme : le mouvement de concerto en Ut majeur WoO 5, donné ici dans le plus simple appareil de ses quelques 260 mesures connues (9 minutes). Ensuite vient la prestation de l’orchestre du Gewandhaus dans le concerto, sous la baguette de Masur. Quelle richesse sonore et quelle attention aux détails ! Magnifique. Quant au soliste, il est tout à fait typique de ce qu’on pourrait appeler les « versions de Konzertmeister ». C’est bien ce qu’était Karl Suske au moment de l’enregistrement, et il en présente tous les attributs : un son peu projeté, chambriste, sans un soupçon d’héroïsme, privilégiant le flux musical dans une dynamique modérée… tout ça peut sembler peu enthousiasmant, mais donne en réalité l’impression plutôt inhabituelle dans cette œuvre et assez poétique que le violon entre et sort de l’orchestre. Très loin, donc, des versions de solistes (qui préférera Heifetz, Perlman, Mutter, Faust etc. ?) ... Enregistrées 20 ans plus tôt, les romances sont élégantes et magnifiques de sonorité, très classiques. Surtout pour la poésie et l’orchestre, donc ! (Olivier Eterradossi)