 Cet enregistrement SACD ravira les mélomanes disposant d’une installation d’écoute immersive à 360°, ce que l’éditeur nomme « Real Surround Sound ». Cette spatialisation haut de gamme met en valeur chaque masse et chaque détail de ces deux œuvres symphoniques éclatantes. Pour les autres, ce sera la lecture stéréophonique classique, comme au concert en somme. Les cinq "Images" ou "Esquisses hongroises" de 1931 sont issues de pièces pour piano écrites entre 1908 et 1911. Folkloriques dans l’âme elles sont pourtant l’œuvre de Bartok à l’exception de la cinquième "Danse du porcher". Un mouvement lent intitulé "Mélodie" est encadré par deux mouvements plus rapides. La percussion est imposante avec timbales, xylophone, triangle, caisse claire, cymbales et grosse caisse. On retrouve la même architecture dans le Concerto pour orchestre en cinq parties, créé triomphalement à New York en 1944 par Serge Koussevitsky. Ce "standard bartokien" fait l’objet d’une abondante discographie dominée par les Hongrois Reiner, Fricsay, Dorati, Ferencsik aux côtés des Tchèques Ancerl et Kubelik sans oublier Boulez, magistral à la tête du Chicago Symphony Orchestra. Ici, Andras Keller, Hongrois lui aussi, apporte son interprétation impressionnante que magnifie la belle sonorité du Concerto Budapest. (Gérard Martin)  Ce disque au minutage peu généreux (47’46) propose deux œuvres orchestrales de Bartók aux aspects fort différents tant stylistiquement que par leur taille. Bartók dans ses Images hongroises pour orchestre fait référence aux musiques populaires de son pays alors que le monumental Concerto pour orchestre composé en 1943 lors de son exil aux Etats-Unis est plus universel dans ses sources, mettant tour à tour chaque pupitre en valeur tout en lui conférant un rôle éphémère de soliste. Il faut bien reconnaître que les chefs d’orchestre hongrois savent comme personne sublimer cette musique (Fricsay, Solti, Adam et Ivan Fischer, Kocsis…) en y insufflant un esprit purement magyar. András Keller n’échappe pas à la règle en dirigeant le Concerto Budapest, sublime de raffinement et de subtilité (particulièrement les bois). Une légèreté virevoltante émane de ces enregistrements où la longue pratique du quatuor à cordes d’András Keller lui permet la spatialisation optimale de chaque instrument sans en altérer la clarté, tout en magnifiant chaque timbre. Espérons qu’il amorce ici une nouvelle intégrale des œuvres orchestrales de Bartók dont la prise de son aérée et précise renforce encore cette virtuosité orchestrale si vivifiante. (Jean-Noël Regnier)  ... They (Bartók and Kodály) wanted not only to put the Hungarian into the light, not to serve a mere colony of German music history, but to study folk music in all its manifestations, moreover - Bartók said in 1931 - to serve the fraternization of peoples. Later they explicitly aimed at "a synthesis of East and West". This very turn from the Hungarian to the global is nowhere more evident than in one of the last works, the Concerto for Orchestra, which outwardly echoes the Hungarian Pictures as they do the early period of folk music research..." (from the liner notes by Jan Reichow). This recording (like the entire TACET catalog, by the way) not only captivates on first listen, but invites you to savor countless small details, each twist a treasure that András Keller and the musicians of Concerto Budapest bring out as knowledgeably as they do lovingly.
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