 Ni Johann Sebastian Bach ni son fils Carl Philipp Emanuel ne nous ont laissé de concertos pour hautbois, alors que Georg Philipp Telemann, ami du premier et parrain du second, a consacré une quantité de pièces à cet instrument, dont quelques perles, notamment des concertos. C’est avec une œuvre charmante pour le hautbois d’amour, variante baroque à la tessiture plus grave, qu’il est représenté ici, où le timbre rustique de l’instrument est mis en valeur par un accompagnement « léger » au fil des 4 mouvements de ce concerto au caractère de pastorale. Tous les concertos de CPE Bach ont été créés pour un instrument à clavier, puis certains d’entre eux transcrits pour d’autres instruments, à l’inverse de ceux de son père, écrits pour divers instruments mélodiques puis souvent transformés en concertos pour clavecin, tels qu’ils sont parvenus jusqu’à nous. Si le concerto en sol mineur BWV 1056 de Johann Sebastian gagne beaucoup en lisibilité dans la version hautbois qui fait du largo l’un des plus beaux mouvements lents de son auteur, on peut en dire autant du concerto en ré mineur de son fils, connu comme concerto pour flûte, et où le final devient une explosion pyrotechnique extraordinaire sous les doigts du très jeune soliste, qui revisite ici le concerto pour violon du père Bach (BWV 1041 en la mineur) dans un sans faute éblouissant. Avec déjà quatre CDs à son actif, (celui-ci étant le premier consacré à des concertos), voilà un jeune hautboïste qui nous promet des lendemains qui chantent ! ! ! (Jean-Michel Babin-Goasdoué)  Quand on joue du hautbois comme le lauréat du concours ARD, Ramón Ortega Quero, les questions ayant trait à la « pratique historique » ou aux « instruments anciens » deviennent superflues. Les concertos baroques pour le hautbois qu’Ortega fait paraître chez GENUIN dans le cadre de l’édition Movimentos, sont à ce point mélodieux que l’on pourrait s’imaginer que c’est une voix humaine qui chante, se plaint ou même parle à ses auditeurs. Des œuvres de Bach, père et fils, ainsi que de Telemann, figurent au programme, Ortega étant servi de la plus heureuse manière qui soit par la Kammerakademie Potsdam aux multiples facettes. Une musique qui nous touche au plus profond de nous-mêmes.
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