Antheil Concerto pour piano n 2 - NW80647 - New World Records - Classique - Nos labels

Compositeur né en 1900, George Antheil demeure une figure unique dans le paysage musical américain, aux facettes multiples. Ce disque souhaite donner en réalité une autre image que celui du garçon fou de la musique des années 1920, qui s’amusait alors en Europe à écrire la musique la plus bruyante et la plus désordonnée de son époque (Ballet mécanique, Airplane Sonata, Transatlantique). Antheil fut aussi un « romantique » (ou plutôt classique ?) imperturbable, et le spécialiste de la musique de l’Américain Guy Livingstone, également pianiste ici, a choisi trois œuvres dans cette veine. Dans le Deuxième Concerto pour piano, écrit en 1926-1927 à l’initiative du chef Vladimir Golschmann, tout juste après la période ultra-moderniste du compositeur, apparaissent les « mêmes soudaines juxtapositions et contrastes abrupts » que dans ses œuvres antérieures, mais adoucies cependant par une orchestration légère qui lorgne du coté de Bach ou du néo-classicisme stravinskien. Rien de bien étonnant : superclassiciser le néoclassicisme ambiant fut l’un des objectifs ici affichés par Antheil. Devant l’échec des premières représentations de ses œuvres, aux Etats-Unis comme à Paris (pour ce Concerto), Antheil chercha un style nouveau qui résulta en partie dans le ballet Dreams, une merveille de délicatesse, de sensibilité, guère entré dans le répertoire d’aujourd’hui –un grand dommage. D’une manière générale, Antheil mériterait sans doute une plus grande attention, car les cordes du Philadelphia Virtuosi Chamber Orchestra ne cachent pas tout à fait leur sécheresse intrinsèque. (Pierre-Yves Lascar)