Mario Castelnuovo-Tedesco (1895-1968)
Volo d'Angeli, extrait de "Greeting Cards", op. 170

Angelo Gilardino (1941-2022)
Extraits de "Studi di virtuosità e di Trascendenza"
Colloquio con Andrés Segovia
Annunciazione
Ikonostas
A quiet song
Extraits de "7 Préludes"
Cavaliere di Malta, extrait de "Due ritratti italiani"

Par une funèbre ironie du sort, la publication de ce CD, enregistré en mai et juin 2021, coïncide avec le décès du dédicataire à la mi janvier 2022. Angelo Gilardino, né en 1941, était un guitariste, musicologue, pédagogue et compositeur qui, à travers son enseignement (Vercelli, Alessandria, Trivero) et ses recherches, influença toute une génération de jeunes interprètes. Doté d’une personnalité complexe, tout en s’inscrivant dans la lignée de Liszt avec ses 48 Studi di virtuosità e di trascendenza (1981-1988), il déclarait : «Je ne suis pas du tout un technicien. Mon travail consiste à faire en sorte que les guitaristes que j’accompagne approfondissent leurs interprétations. J’ai enseigné à des interprètes qui peuvent jouer bien mieux que je ne le faisais lorsque j’étais soliste… ». Le double CD proposé par le guitariste sarde Christian Porqueddu offre un vaste panorama du compositeur Gilardino et présente des œuvres d’un indéniable intérêt pour les guitaristes et amateurs de guitare avertis. L’incipit de ce volume revient à Mario Castelnuovo-Tedesco (1895-1968) dont la Carte de vœux n° 47 (op. 170, « Volo d’Angeli ») est une sorte d’hommage à Gilardino, riche en contrastes expressifs. Lui succède un ensemble de six des Studi di virtuosità e di trascendenza, parmi lesquelles l’Omaggio à Serge Prokofiev mérite une place à part pour sa motoricité dramatique. Un second ensemble de sept pièces variées s’ouvre sur une Conversation avec Andrés Segovia, riche en réminiscences retravaillées des musiques du XVIIIe siècle. Le second CD présente le Concerto di Oliena (2007), dédié à Porqueddu, et remarquable par ses accents ravéliens, à quoi succède la suite pour guitare Sardegna (2018) dont, en dépit du pittoresque du titre mais à l’instar des peintures de Nicolas de Staël, le compositeur revendique le caractère abstrait. Cristiano Porqueddu conclut enfin son hommage par une de ses propres composition Metamorfosis de la Soledad sur laquelle planent les ombres conjuguées de Gilardino et du peintre Gastone Cecconello. Un disque singulier mais réussi sans conteste. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

An 80th-birthday tribute featuring new recordings of key works by the Italian guitarist-composer from one of his most dedicated interpreters. Born in the Piedmont region of Italy in 1941, Angelo Gilardino stands in the noble line of guitarist composer-performers that includes Paganini, Tárrega, Brouwer and countless more. Yet he professes not to be the best interpreter of his own music, leaving that privilege to others. One such is Sicilian guitarist Cristiano Porqueddu, who studied with Gilardino and who presents here an appealing mix of the composer’s solo and orchestral works featuring classical guitar. After the impressionistic works of his early period such as Abreuana, Gilardino evolved a more formal style during the 1980s, beginning with his first series of 12 studies (Studi di virtuosità e di trascendenza) in 1981. The 60 final Studies now stand as cornerstone of Gilardino’s oeuvre, having entered the concert programmes of guitarists worldwide. He wrote his first concerto for guitar and orchestra in 1996; the Concerto di Oliena is his third, dedicated to Cristiano Porqueddu and highly evocative in its opening movement of the rocky terrain and harsh contrasts of the Sardinian landscape which is also Porqueddu’s native land. During the 2000s, Gilardino returned to writing for the solo guitar, skilfully bridging the divide between atonal chromatic and diatonic modal music in the five-movement Sardegna suite dedicated to Porqueddu. The collection is bookended by a musical birthday card from the collection (composed between 1953 and 1968) by Mario Castelnuovo-Tedesco, and Porqueddu’s own Metamorfosis de la Soledad, inspired by his encounter with the artist Gastone Cecconello. The Brilliant Classics catalogue already carries a substantial catalogue of Gilardino’s music: these are new recordings, made in 2021 and previously unissued.