Alberto Posadas (1967-)
Erinnerungsspuren, cycle pour piano

Florian Hoelscher, piano

Ce cycle de six pièces écrites pour Florian Hoelscher, interprète récurrent des œuvres du compositeur espagnol, constitue, pour Alberto Posadas, une relecture personnelle du répertoire pour piano, du Baroque au XXe siècle : six « traces mémorielles » de concepts émergeant du catalogue historique. Posadas aborde ainsi, dans le premier morceau, la question de l’ornementation chez François Couperin, part essentielle de son langage musical, qu’elle enrichit en un discours fluide et vivant. Ensuite, simulant une source sonore irréelle, il explore une perception alternative de l’espace acoustique, tel Claude Debussy dans La Cathédrale Engloutie. Avec Presto Passionato de Robert Schuman à l’esprit, Posadas s’approprie, instillant ainsi la perception d’une formidable volatilité, l’idée d’instabilité comme pilier d’une structure organique. C’est la transformation du son postérieure à son émission qui titille le compositeur dans Anklänge an ’Aitsi’, en référence à Giacinto Scelci qui en filtrait la résonance, en amplifiait la densité ou y ajoutait des « éléments parasites ». Il s’intéresse enfin à la modification de la perception et de la mémoire par la répétition, tel Karlheinz Stockhausen dans Klavierstück IX, pour terminer par une réflexion sur les citations, en relation avec Monologe de Bernd Aloïs Zimmerman. (Bernard Vincken)

Erinnerungsspuren by Alberto Posadas is an homage to the piano in six parts. In his "reminiscences", the Spanish composer brings to mind some of the best in his profession, taking them as sources for his studies of the piano's sound space. From François Couperin to Robert Schumann and Claude Debussy to Bernd Alois Zimmermann and Karlheinz Stockhausen. What matters to Posadas in his cycle is not to make explicit connections to the past; he rather discerns concepts from the historical repertoire, namely Erinnerungsspuren [memory traces], that find expression in pianistic experiments. Special playing techniques with the pedals, with preparations and inside the piano allow changes of individual sounds and micro-intervals while they are resounding, thus creating a trans-historical sound space. In his cycle Alberto Posadas gives less answers than he raises questions in which the music of his six predecessors can be heard as sounds of remembrance: How can new and old material put each other in a different light and perhaps even redefine themselves? And what can be the meaning of quotations when it comes to building bridges between old and new, between the known and the unknown?