|
Format : 1 CD Durée totale : 01:07:00
Enregistrement : 1993 Lieu : Schwetzingen Pays : Allemagne
Label : Haenssler Classic Référence : HAN93707 EAN : 4010276023142
Année d'édition : 2010 Date de sortie : 08/04/2010
Genre : Classique
|
|
|
Camil Saint-Saëns (1835-1921) Concerto pour piano et orchestre n° 5 en fa majeur, op. 103George Gershwin (1898-1937) Concerto en fa pour piano et orchestre
Sviatoslav Richter, piano Orchestre Symphonique de la SWR de Stuttgart Christoph Eschenbach, direction
|
La personnalité profondément originale de Richter s’illustra également dans ses choix de répertoire. Réunissant Saint-Saëns et Gershwin, le programme de cet enregistrement tardif (1993) semble symboliser par puis par-delà son caractère surprenant cette démarche authentique faisant table rase et reconstruisant différemment avec, respecté, le même matériau. La plénitude dans la densité des lignes dessinées par Richter est comme une formule mi-mathématique mi-alchimique contenant en puissance toutes les nouvelles perspectives. « L’Egyptien » baigne dans une sérénité et une lumière que sa brûlante première version (avec Kondrashin en 1950 ou 1952) n’envisageait pas tandis que nous croyons entendre par moments Gershwin méditer le privilège de recueillir dans son art l’héritage de ce que l’Europe produisit de plus génial. Des années-lumière semblent opposer ces concertos distants de trois décennies (1896-1925) marquées par les plus fulgurantes et irréversibles transformations de l’histoire de la musique. Cependant Richter établit une lumineuse équation légitimant le couplage inédit, ajoutant ce qu’il nous faut entendre de qualités communes aux deux œuvres, dépaysement, sensualité, onirisme, et soustrayant ce que nos représentations assujetties aux contextes de création ont pu déposer de lie dans la pratique de l’audition. Atténuant l’importance des différences d’univers car déconditionné et décentré par nature, le jeu de Richter investit le sens et l’ivresse du voyage se jouant des cloisonnements. Sa rigueur et son exigence philologiques s’aiguisent au défi d’accueillir ce qui parait le plus susceptible de leur échapper : la faculté d’abandon aux multiples sollicitations des couleurs et des rythmes dont l’artiste n’a d’autre but que d’esthétiser les émotions. Qu’il renaisse dans une Amérique étreinte ou une Egypte fantasmée, le dépaysement se redécouvre bien universel. (Pascal Edeline)
|
. |
|
|
|