Dimitri Kabalevski (1904-1987)
Concerto pour violoncelle n° 1 en sol mineur, op. 49
Concerto pour violoncelle n° 2 en do mineur, op. 77
Suite "Colas Breugnon", op. 24a

Torleif Thedéen, violoncelle
Orchestre Philharmonique de la radio de Hannovre
Eiji Oue, direction
Adrian Prabava, direction

Chaque enregistrement consacré à Kabalevski permet de réévaluer la distance supposée le séparer de plus « grands » compositeurs soviétiques. Il fut comme eux accusé de formalisme par Jdanov en 1948 mais fit rapidement son autocritique publique, s'attirant durablement l'inimitié et le mépris de ses confrères. Kabalevski perdit cependant son poste de secrétaire général de l'Union des compositeurs soviétiques que Staline et Jnadov donnèrent à Khrennikov. Composé la même année, son premier concerto pour violoncelle n’extériorise ni même ne trahit d’agitation intérieure consécutive aux événements et représente un effort de conciliation caractérisant également certaines productions de la cible favorite du régime, Chostakovitch. L’absence de délayage, de grandiloquence, le lyrisme contenu, l’orchestration subtile réalisent un bel équilibre entre la clarté du néo-classicisme et l'héritage assumé du romantisme (Tchaïkovski) propre à rassurer les dirigeants soviétiques soucieux d'un art accessible au peuple. L’opéra “Colas Breugnon” répondit parfaitement à cet idéal par sa dimension morale (l’optimisme du personnage éponyme lui fait surmonter tous les obstacles) et son esthétique soumise à l’idéologie du Réalisme Socialiste. En contraste total, le second concerto pour violoncelle, d'un expressionnisme digne de Chostakovitch par son intensité et sa liberté formelle, pourrait justifier à lui seul la prise en considération de l'existence d’un style aux forces et particularismes incontestables. (Pascal Edeline)

Dmitry Kabalevsky stands alongside Shostakovich and Prokofiev as one of the most important Soviet composers, but regrettably his works are neglected today, often for reasons that have nothing to do with his music. He is still regarded as a writer of "music for learners" and derided by many Russians as a "boy scout" musician; apart from that, his position as a regime-friendly, arch-conservative critic did nothing to win him friends. As a composer he was neither a philosophical seeker after truth nor an innovator; he was more of a music-maker. His natural talent for catchy tunes, clear structures and audience-pleasing rhythms helped him to write music that even at first hearing was "easy on the ear" while standing up to critical analysis. It is beautifully crafted, eminently accessible music, full of wit and charm. Following his symphonies and piano concertos, which we have already presented in highly acclaimed recordings, we now offer his two Cello Concertos, which share these virtues. The Swedish cellist Torleif Thedeen is a wonderful find for our new release. For an encore, he plays the brilliant Colas Breugnon Suite.