George Gershwin (1898-1937)
Quatre pièces pour piano de "Songbook"

George GERSHWIN/Will DONALDSOM
Rialto Ripples

Silvestre Revueltas (1899-1940)
Retablo (Un velorio)

Ernesto Lecuona (1896-1963)
"Andalucía", Suite española

Carlos CHÁVEZ
Blues
Fox

Alberto Ginastera (1916-1983)
Danzas argentinas, op. 2

Armando Merino, piano

Les décennies d’entre les deux guerres sont animées d’un besoin de divertissement. Les danses et musiques populaires deviennent une inspiration récurrente chez plusieurs compositeurs en Europe comme aux Amériques. Ce sont ces dernières que le pianiste mexicain Armando Merino a choisi de mettre en valeur à travers cette sélection de pièces représentatives de l’époque. Les courtes pièces (1922-30) aux mélodies sentimentales de Gershwin témoignent du style élégant de leur auteur dégageant une fausse simplicité faisant tout leur charme. "Rialto Ripples" (1916) qu’il composa avec Will Donaldson est dans le style ragtime avec ses rythmes balancés. Dans "Retablo" (1939) du Mexicain Revueltas, on reconnait des mélodies populaires, dont une partie chantée, pimentées d’harmonies audacieuses et d’un travail marqué sur le rythme des danses mexicaines. "Andalucía" (1919-27) de Lecuona est une "Suite espagnole" pleine de charme et de caractère aux couleurs ibériques évocatrices. Le "Blues" et le "Fox" (1928) du Mexicain Chavez sont habilement confrontés à la musique d’avant-garde et à ses intervalles dissonants déstructurant leur caractère populaire tout en en conservant l’essence. Dans ses "Danses argentines" (1937), Ginastera s’inspire de thèmes populaires de son pays distillés au sein d’une esthétique moderne percutante pour la première, d’une jolie mélancolie romantique pour la deuxième et d’une nervosité rythmique hypnotique pour la troisième aux harmonies expressives. Un programme intéressant aux couleurs chamarrées ! (Laurent Mineau)

Les Années Folles voulaient oublier les horreurs de la Première Guerre Mondiale (Europe, Etats-Unis) ou des guerres révolutionnaires (Mexique, Russie) synonymes de ravages et d’injustices. Il fallait dès lors vivre ! La bonne humeur apparente cachait cependant de profondes blessures psychologiques ; la peur de connaître à nouveau un tel conflit est partout sensible. Dans ce disque où se côtoient de grands noms de la musique d’Amérique du Sud - Revueltas, Chavez, Ginastera – et Gershwin, musiques mélancoliques alternent avec musiques plus nerveuses ou rageuses. (Pierre-Yves Lascar)