Vitezslav Novák Concerto pour piano - Suites orchestrales Triendl Borowicz - CPO555359

En dehors de son pays natal, Vitezslav Novák est moins connu que Josef Suk même s'il jouissait également d'une grande renommée internationale. À l'instar de son ami Antonin Dvorák, qui l'a formé, Novák a été professeur de composition puis recteur du Conservatoire de Prague. Il laisse derrière lui une œuvre variée, allant de la musique de chambre au ballet et à l'opéra. D’évidentes influences de la musique folklorique nationale, une approche humoristique des éléments "exotiques" et un sens raffiné du son caractérisent son langage de fervent postromantique. Le brillant Concerto pour piano et orchestre en Mi mineur de 1895 en témoigne avec ses trois mouvements unis par un principe monothématique ; la virtuosité intelligente d’Oliver Triendl, oscillant entre les éclats lisztiens et les tendresses chopiniennes s’y exprime à plein, tandis que l’orchestration rappelle autant Dvorák que Smetana. Les deux suites abrégées de ballets-pantomimes complètent la redécouverte méritée des qualités de Novák. "Signorina Gioventú", composé entre 1926 et 1928, narre les déboires d’un triste clerc d’office qui a perdu sa jeunesse et pense la retrouver en dansant jusqu’à la mort avec une belle jeune-fille imaginaire. Quant à "Nikotina", créé en 1929, le ballet évoque la déesse du tabac telle qu’elle surgit de la tabatière du vieux moine voyageur Laktanz qui s'endort sur le bord de la route après avoir prisé ; il s’ensuit une série d'épisodes fantastiques, évoquant par exemple la déclaration d’amour de Laktanz à l’ensorcellante Nikotina, ou le combat imaginaire du vieux moine et des fervents chevaliers servants de la déesse, tous épisodes soutenus par une musique séduisante, à l’orchestration superbement colorée, qui rend parfaitement les aspects ridicules et sarcastiques du livret de Svatopluk Cech. Les musiciens du Janácek Philharmonic Ostrava chantent dans leur arbre généalogique sous la fougueuse baguette de Lukasz Borowicz. Compliments ! (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

Outside his homeland, Vítezslav Novák is not nearly as well known today as his compatriot and colleague Josef Suk, even though he also enjoyed great international renown during his lifetime. Like his friend Antonín Dvorák, who trained him, Novák was a composition teacher and later rector of the Prague Conservatory. He left behind a wide-ranging oeuvre that extends from chamber music to ballet and opera. Clear influences from national folk music, a humorous approach to “exotic” elements and a refined sense of sound characterise the language of this artist who began as a fervent post-Romantic. The juxtaposition of the piano concerto, composed in 1895, and the two ballet pantomimes, written some 35 years later, creates a field of tension that compels the listener to engage with this fascinating luminary.