 Sous l’appellation d’« École de Paris » se regroupaient des compositeurs des pays de l’Est qui s’installèrent dans la capitale française essentiellement dans l’Entre-deux-guerres et dont le Tchèque Martinu, le Russe Tcherepnin, le Hongrois Harsanyi, le Polonais Tansman et le Roumain Mihalovici furent les principaux représentants. Le programme est constitué d’œuvres écrites à Paris à différentes périodes. On y admire la qualité d’interprétation des instrumentistes souvent mis à rude épreuve. Car que ce soit la sonate de Martinu (1935), celle d’Harsanyi (1954) ou encore celle de Mihalovici (1941), elles ont en commun une expressivité passionnée caractérisée par une énergie rythmique aux accents fougueux et un lyrisme ardent jouant sur des contrastes prononcés ponctué de moments de douceur. Entre elles s’insèrent deux œuvres de Tcherepnin originellement pour violon et piano, à savoir une courte « Romance » (1922) joliment mélancolique et une « Élégie » (1927) plus ténébreuse et énigmatique menant l’alto vers des aigus cristallins, et une brève « Alla Polacca » (1985) de Tansman au lyrisme teinté de folklore polonais. Voilà un album qui enrichit de façon originale et qualitative le catalogue discographique consacré au violon alto à travers un répertoire qui ne manque pas de caractère. (Laurent Mineau)  In the wake of World War I and the October Revolution, countless artists emigrated from Eastern Europe to Paris – particularly a number of Russians. They were able to build a reputation by virtue of keen public interest in their art, and sometimes thanks to savvy networking and helpful contacts. This was the case of Alexander Tcherepnin, whose father, a respected composer and conductor, had reaped great success in the first season of the legendary Ballets Russes in 1909. Alexander Tcherepnin was soon welcomed and adopted by groups of artists such as the École de Paris, a loose gathering of emigrants from several countries that included Bohuslav Martinu and Romanian composer Marcel Mihalovici. Alexander Tcherepnin’s two brief pieces featured here, Romance (1922) and Elegy (1929), can only offer a glimpse of this widely traveled composer’s cosmopolitan output: he was a man constantly in search of new ideas. Tcherepnin could switch from one musical genre to another in an instant; he eventually even incorporated influences from the Far East. Although the Romance is still entirely under the spell of Late Romanticism, the Elegy is already quasi-Modernist in tone – a work revealing a heightened sensitivity for timbre, as we can hear, for instance, in its iridescent violin flageolets. Approximately the same age as Tcherepnin and successful, like his colleague, as a pianist, Tibor Harsányi arrived in Paris via the Netherlands in 1923.

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