 La pianiste d’origine brésilienne Marina Ines Guimaraes défend, disque après disque, l’œuvre de son compatriote Villa-Lobos. Les trois opus enregistrés ici sont typiques de son style : on y trouve des mélodies populaires rehaussés d’harmonies pimentées, des rythmes martelés quasi-hypnotiques (Cirandas), mais également son attachement à Jean-Sébastien Bach. La 4e des Bachianas Brasilieras n’est pas aussi populaire que la célébrissime suivante, elle n'en a pas la séduction mélodique mais reste plus fidèle à l’esprit baroque. Les trois premiers mouvements font tous référence à des formes anciennes (prélude, choral, aria) avec des harmonies actualisées (surtout dans le Choral) et une utilisation moderne du piano (autant dans les nuances que dans les registres). Le final, intitulé Danse, se détourne des modèles baroques pour se tourner vers la musique brésilienne. Guimaraes défend avec conviction ce répertoire qu'elle connaît parfaitement. Elle y ajoute des pièces extraites de Jeux de Kurtag. Mis à part leur commune admiration pour Bach, tout oppose les deux musiciens : là où l’un est expansif, l’autre est minimaliste, là où l’un s’épanche dans des rythmes généreux l’autre construit avec soin un discours épuré. Deux visions de l’hommage s’affrontent, irréconciliables malgré la (très courte) transition constituée de trois pièces de Guimaraes elle-même. (Thomas Herreng)  Maria Inês Guimarães, Brazilian pianist, living in France for 30 years, she decided to present a kind of musical counterpoint built around the work of two classics of the 20th-century compositions – Heitor Villa-Lobos and György Kurtág. Both composers share admiration for Bach’s music. Both of them transcribed some of the works of the Leipzig cantor. In his own work, Kurtág is inspired by declamative style (without any restrictions) often without division into bars, even when referring to ethnic sources, which remains in strong opposition to the “Amazonian” poetics of Villa-Lobos, whose music is based on rhythms which are openly inspired by the folk music. From a well-thought out combination of musical contrasts, an exceptional album was created, full of its own colour and surprising references.
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