Giuseppe Verdi (1813-1901)
Giovanna d'Arco, opéra en 3 actes et un prologue

Vittoria Yeo
Luciano Ganci
Vittorio Vitelli
Gabriele Mangione
Luciano Leoni
Chœur du Teatro Regio de Parme
Martino Faggiani, direction
I Virtuosi Italiani
Ramon Tebar, direction
Peter Greenaway, mise en scène
Saskia Boddeke, mise en scène

La Pucelle d’Orléans selon Giuseppe Verdi aura connu ses principales résurrections scéniques au XXe siècle grâce à Riccardo Chailly qui la tient à juste raison pour l’un des chefs d’œuvre négligés de son auteur : Werner Herzog à Bologne dans un spectacle devenu historique, puis la proposition remarquable de Moshe Leiser et Patrice Caurier pour la Scala auront mis des images sur les interprétations inspirées du chef italien. Voici que le Festival Verdi de Parme se risque à la comparaison en confiant la régie à Peter Greenaway et Saskia Boddekke. Etrange spectacle qui utilise à revers un lieu pourtant magique, le Teatro Farnese, disposant le public sur la scène et les protagonistes dans les gradins et sur un proscenium surélevé. Avec cela flanquer Giovanna de deux danseuses se révèle souvent périlleux mais surtout redondant d’autant que l’œil est troublé par tout un arsenal de projections où l’univers surchargé de Greenaway, son goût de la citation, s’imposent avant tout et surtout avant l’action dramatique qu’elle surcharge jusqu’à l’étouffer. La captation achève de brouiller ce qui de la scène devait peut-être faire sens. Musicalement rien n’est inoubliable mais personne n’est honteux non plus, surtout le Carlo VII de Luciano Ganci, ardent, magnifiquement chanté. Un Talbot grand teint (Luciano Leoni, à suivre), Vittorio Vitelli très prometteur en Giacomo ne nous remboursent portant pas des limites de la Giovana de Vittoria Yeo, voix disparate aux aigus durs, au médium alourdi, en rien l’idéal belcantiste auquel songeait Verdi. Dommage car Ramon Tebar emmène avec beaucoup de panache ses Virtuosi Italiani dès l’ouverture et tout au long d’un opéra auquel il rend justice (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

With more than 50 years of experience as film director, Peter Greenaway (Nightwatching, Eisenstein in Guanajuato, The Cook, the Thief, His Wife & Her Lover) combines the worlds of film and opera at the Festival Verdi in Parma with an all new approach to Verdi’s Giovanna d’Arco, staged and edited by himself and Saskia Boddeke. Turning the auditorium into part of the set, Greenaway includes the unique architecture of the Teatro Farnese into his staging. With the help of spectacular video and light installations, he creates a completely new opera experience, using a striking imagery that includes depictions of the Madonna, modern manga girls and the real faces of refugee children. It is a thrilling moment when threads of light spread over the darkened arches during the overture, shaping the architecture and flooding the whole area with changing light patterns.