 Encouragé par Klaus Huber, auprès de qui il se forme au début des années 1980, à approfondir ses origines musicales japonaises, Toshio Hosokawa développe une œuvre qui prend source aussi bien dans la tradition occidentale (Bach, Beethoven, Nono, Lachenmann…) que dans la musique savante traditionnelle japonaise. C’est d’ailleurs du gagaku, l’ancienne musique de cour, que s’inspire le compositeur dans Im Frühlingsgarten commissionné au sein d’un programme de valses et de polkas. Dédiée à Luigi Gaggero qui l’a créée en 2014, Nachtmusik est sa première pièce pour cymbalum, où il exploite tout le charme de cet instrument à cordes frappées, parfois surnommé le « piano tzigane ». Si le disque s’appelle Gardens, c’est en référence à l’intérêt de Hosokawa, petit-fils d’un maître de l’Ikebana, art floral japonais ancestral, pour la nature en général et les jardins en particulier, lui qui proclame : « la nature m'appartient car je fais aussi partie de la nature ». Drawning, inspiré d’un rêve amniotique, construit une atmosphère intrigante, presque conspiratrice, qui commence et se termine dans l'acoustique vide du silence - comme une fleur s’épanouit, puis meurt. Calme, presque contemplatif, Singing Garden va au rythme de crescendos et diminuendos, au rythme d’une respiration intensément corporelle. Voyage V fait partie d’une série pour ensemble et soliste - ici, la flûte : piccolo, flûte, alto et basse ; dix pièces à ce jour -, où le soliste représente l’humain et l’orchestre son environnement, la nature - le premier vivant en congruence avec la seconde. Impressionnant. (Bernard Vincken)  Toshio Hosokawa, Japan’s pre-eminent living composer, creates his distinctive musical language from the fascinating relationship between Western avant-garde art and traditional Japanese culture. With this poetic album, the Ukho Ensemble Kyiv presents recordings that depict the sound of nature and illustrate Hosokawa’s love for the garden. The grandson of an Ikebana master, he has a special relationship with flowers and once described composition as “a flower of sound that blossoms from silence: music as calligraphy of sounds, painted on the canvas of silence”.
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