 Jeune prodige du piano, Leo Ornstein (1893-2002), né dans l’actuelle Ukraine alors partie de l’empire russe, accepté au Conservatoire de Saint-Pétersbourg dès l’âge de 9 ans, gagne sa vie dès 11 ans en accompagnant les répétitions des chanteurs d’opéra, avant d’émigrer avec sa famille aux Etats-Unis : l’histoire retient ses talents de concertiste et néglige ses compositions, qu’il ne promeut pas – il compose de tête, c’est sa femme qui noircit la partition des années plus tard sous sa dictée –, en décalage avec l’air du temps, trop tôt radicales puis, au tournant des années 1920, plus expressives et (en partie) tonales, d’abord huées pour leur avant-gardisme puis pour la trahison d’un retour (relatif) dans le rang. Son monumental Quintette pour piano de 1927, épique, aux rythmes ardus et complexes, est une œuvre tonale qui, souvent (et avec acuité), ose la dissonance. Lui aussi juif d’Ukraine, mais de la génération suivante, Boris Tichtchenko (1939-2010) développe un style musical influencé par l’école de Leningrad, en particulier ses professeurs Dmitri Chostakovitch et Galina Ustvolskaya, imprégné des traditions bien que ponctuellement tenté par des incursions plus expérimentales. Son Quintette pour piano, écrit en 1985, fait vivre dans un seul mouvement dissonance brutale et mélodie chantante. (Bernard Vincken)  Jascha Nemtsov's academic work focuses on Jewish music and Jewish composers in the 19th and 20th centuries as well as topics such as "nationalism and music", "religion and music" and "totalitarianism and music". Numerous international award-winning CD releases bear witness to this. With his latest CD, he brings – together with the critically acclaimend Asasello Quartet - two Jewish-Ukrainian composers out of the shadows: Leo Ornstein and Boris Tishchenko.
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