 Un joli disque, envoûtant… Théodorakis s’il est connu pour ses musiques de films et 1000 chansons, est un compositeur de formation classique. Johanna Krumin, jeune soprano de Berlin, a eu l’idée en 2012 d’un hommage pour les 90 ans que fêtera Mikis Théodorakis le 29 juillet 2015 : elle a choisi 13 chansons qu’elle voulait faire revivre en langue allemande. Le poète Ina Kutulas, habitué à travailler avec le compositeur, a assuré les traductions des chansons. Une rencontre a eu lieu à Athènes entre Théodorakis, Krumin, et un compositeur et violoniste de 19 ans : Sebastian Schwab, de Munich, qui a commencé à improviser sur les mélodies de Theodorakis au piano, en tenant compte du rythme de la langue allemande. Quatre jours de travail ont suivi, avec l’aide de Markus Zugehör pianiste. Théodorakis a été enchanté comme un grand père fier d’un beau travail de ses petits enfants, et en particulier des arrangements de Schwab à la fois imaginatifs et respectueux de l’esprit de la musique de Théodorakis. (Schwab a reçu pour ces arrangements de Théodorakis le Prix à la mémoire de Leonhard et Ida Wolf de la ville de Munich pour 2013). La soprano Johanna Krumin a une voix expressive pouvant transmettre une grande mélancolie tout en restant lumineuse. Les musiques alternent entre des accès de colère et de désespoir ; elles mêlent des mélodies enfantines ou des danses grotesques et étourdissantes. L’ombre et la lumière contrastent comme dans un été grec, le pathos est présent mais finalement s’élève vers une sérénité qui est dans le cœur des chansons de Théodorakis. Un regret : l’absence de livret en français et de traduction des textes allemands. (Dominique Souder)  On 29 July 2015 the composer Mikis Theodorakis celebrates his 90th birthday. In honour of this occasion, a special project was started in 2012: A number of his songs were to be reincarnated. Johanna Krumin, a young soprano, chose the 13 pieces from the composer’s works. The poet Ina Kutulas had already long been involved with the preparation of singable adaptations of Theodorakis’s settings and had also written lyrics of her own. The then nineteen-year-old composer and violinist Sebastian Schwab from Munich began to improvise on Theodorakis’s melodies at the piano: “Before beginning this project, I mostly knew Theodorakis’s classical music”, Schwab observes. “I knew a little bit about his political commitment from books. Through his songs, however, I begin to feel what he perhaps wanted at the time, what he fought for. There I feel his introspective side.” So this project has also become somewhat of a homecoming. Mikis Theodorakis has had to move through the century in the manner of a political hero, has had to give the Greeks a face and a voice. Now, at the end of a long life, he can finally return to his beginnings, to a pure music free from all external constraints.

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