|
Diapason de octobre 2015 Critique de Bertrand Boissard Page n° 118
Format : 1 CD Durée totale : 01:18:14
Enregistrement : 03-07/12/2012 Lieu : Stuttgart Pays : Allemagne Prise de son : Stereo
Label : Tacet Référence : TACET979 EAN : 4009850097907 Code Prix : DM019A
Année d'édition : 2014 Date de sortie : 09/09/2015
Genre : Classique
|
|
 |
Franz Schubert (1797-1828) Sonate en sol majeur, D. 894 Sonate en la majeur, D. 959
Evgeni Koroliov, piano
|
 
 Evgeni Koroliov ouvre les premières mesures de la Sonate D 894 comme en rêve, construisant à mesure un crescendo sans tension. Le son simplement s’emplit. C’est dans la nuit, dans la nuit immense qu’il faut écouter ce Schubert hors du temps, qui déploie ses reprises immuables, et chante à l’intérieur du timbre. Plus Schubertien serait impossible, mais il y a un risque : celui de laisser certains au bord du chemin. Car si la sonorité si contrôlée de Koroliov est d’une beauté irrésistible, son discours minimaliste, le dénuement expressif qu’il revendique offre un visage décidément étrange de Schubert. Seul, absolument seul, jouant dans la nuit pour la nuit. Il y a ici quelque chose d’inhumain, dans la perfection technique bien entendu, dans l’impavide marche d’un temps absolument métaphysique, dans la pureté des contrechants, la sombre lumière des polyphonies. Je crois que Schubert n’a pas été regardé aussi profondément depuis Claudio Arrau, qui le faisait si peu amène, si âpre. Koroliov n’est pas si loin de cette manière drastique, mais il ne va pas jusqu’à l’abime. Tout doit tenir dans la parfaite quadrature de ce piano si beau. Pour la Sonate en sol majeur l’adéquation est évidente : l’œuvre respire dans le tactus du pianiste. Pour la grande Sonate en la majeur, le geste se cherche plus, mais le ton est toujours juste et les tempos simplement parfaits. Ecoutez l’Andantino, qui s’approfondit à mesure que la tempête doit survenir. C’est du grand art. Pour son troisième disque Schubert Koroliov se trouve autant chez lui qu’en Bach (Discophilia, Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

|
. |
 |
|
|