Georg Philipp Telemann (1681-1767)
Concerto en sol pour hautbois, cordes et basse continue, TWV51:G2
Concerto en mi mineur pour hautbois, cordes et basse continue, TWV51:e1
Concerto en la pour hautbois d'amour, cordes et basse continue, TWV51:A2
Concerto en mi bémol pour hautbois, cordes et basse continue, TWV51:Es1
Concerto en mi mineur pour hautbois d'amour, cordes et basse continue, TWV51:e2
Concerto en ré mineur pour hautbois, cordes et basse continue, TWV51:d2

Andrius Puskunigis, hautbois, hautbois d'amour
St. Christopher Chamber Orchestra
Donatas Katkus, direction

D’abord étrangement anachroniques (100 ans exactement séparent le Hambourg du peintre Peter Suhr de celui de Telemann), les (ham)bourgeois en haut-de-forme de la jaquette se révèlent à l’écoute plus pertinents qu’il n’y paraît. Car sur leurs instruments modernes joués de manière "historiquement informée", Puskunigis et ses compères semblent indécis sur le siècle à habiter. Bien loin des approches radicales de Ponseele avec Il Gardellino ou de Dombrecht avec Il Fondamento, ils sont tout aussi éloignés de la danse acrobatique de Veverka et délivrent une version policée dans laquelle un hautbois talentueux, rêveur ou goguenard orne discrètement la mélodie au dessus d’un orchestre plus à l’aise dans la vélocité que dans les mouvements lents. C’est très bien fait, mais j’ai eu plusieurs fois l’impression d’avoir entendu cela des dizaines de fois sous d’autres doigts, surtout dans les années 80. Pourtant de très jolis moments viennent déchirer le voile : le tempo enfin idéal pour moi de la tendre sicilienne du concerto en La, la basse solo du largo du même, le ralenti central de l’allegro molto du mi mineur… Tout ça manque peut-être un peu d’originalité mais fait un disque de bonne compagnie, qui s’écoute avec plaisir et sans demander d’efforts : pas négligeable, au fond ! (Olivier Eterradossi)

Written across the decades of his long and industrious career, Telemann’s oboe concertos vary considerably in musical terms, yet they are always distinguished by his apparently effortless feeling for melody and grateful writing for the soloist. His language is instantly identifiable and unique to him: although it certainly belongs to the Baroque age, it also contains hints of the Classical style, and in particular the style galant. Three concertos here date from the 1720s, a highly productive period for the composer, which was spent in Frankfurt and then Hamburg. He had written in 1718 that he had no great enthusiasm for the genre of concerto, but that reservation should probably be interpreted as a distaste for the ostentatious display of virtuosity in some Italian concertos; indeed, virtuosity for its own sake seems to have interested him far less than innovations in scoring, style and structure. Indeed these concertos represent virtually a history of the genre in Germany during the first half of the 18th century. The composer displayed a particular fondness for the sweeter timbre of the oboe d’amore, and his use of it in suites and concertos significantly contributed to its wider success and growth of use throughout Germany during the first half of the 18th century. The A major concerto, TWV51:A2 is a particularly graceful example, opening with a Siciliano in a tripping 6/8 rhythm and continuing in a similarly untroubled vein of pastoral lyricism. This is the third album of the Latvian oboist Andrius Puskunigis to appear on Brilliant Classics, after highly successful releases of Bach (BC94991) and Classical (BC95218) oboe concertos, which won won international praise for their technical transparency and stylish exuberance.