Tout comme la musique d’Erik Satie, visionnaire ou imposteur, c’est selon, ce disque est inclassable. Tamar Halperin, claviériste dont le répertoire s’étend de la Renaissance au jazz, est également compositrice et arrangeuse. C’est bien de cela qu’il s’agit ici. Celle qui est à la ville Madame Andreas Scholl s’est posé la question de savoir comment sonnerait la musique d’Erik Satie s’il composait de nos jours. La réponse qu’elle propose est un remix des pièces les plus connues de l’ermite d’Arcueil, Gymnopédies et Gnossiennes en tête. Recourant à la technique du re-recording, elle répartit les voix en un cocktail associant subtilement piano, clavecin, orgue Hammond, piano électrique Wurlitzer et un zeste d’électronique. Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas d’un détournement : chaque pièce est reconnaissable et le piano domine ce paysage à la douce mélancolie. On peut même se demander si un Satie contemporain ne serait pas allé bien plus loin dans la provocation, suivant l’exemple d’un John Cage. Laissez-vous tenter par l’expérience et si vous n’êtes pas convaincu, faites-en une "Musique d’ameublement" ! (Yves Kerbiriou) In 1925, after Satie’s death, his friends entered his apartment and found an astounding scene of chaos. In addition to a large number of umbrellas, they were amazed to find there two grand pianos were stacked one on top of the other. This recording is the musical equivalent of this image, where a piano, harpsichord, glockenspiel, Hammond organ, Wurlitzer, and computer build up a contemporary Satie .
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