 Derrière ce titre passe-partout se cache un récital de délicieuses sonates baroques et pré-classiques pour mandoline et continuo. Instrument essentiellement répandu en Italie, où il s’est décliné aux XVIIème et XVIIIème siècles dans une myriade de variantes de formes, nombre de cordes, accords, etc… avant que la mandoline napolitaine, apparue vers 1750, n’affirme une suprématie qui s’est prolongée jusqu’à nos jours, la mandoline a inspiré de nombreux compositeurs peu connus mais néanmoins talentueux comme en témoigne ce très beau disque. La période du haut baroque, qui constitue l’apogée de cette floraison créatrice, a été très sensible à l’ambivalence du timbre grêle mais expressif de l’instrument, capable d’exprimer aussi bien une certaine angoisse existentielle, qu’une joie de vivre totalement ensoleillée (sonates en mineur de Piccone et Arrigoni). Les œuvres de Sammartini et Gervasio, imbues de l’esprit galant, sont empruntes du charme mélodique souple et naturel de la période suivante. Dans un souci de cohérence de timbres, les brillants interprètes ont choisi la réalisation du continuo au théorbe, autre instrument de la famille des luths. Les trois courtes sonates pour archiluth, tirées du manuscrit de Della Casa (Bologne 1759), témoignent du goût encore vif, notamment des amateurs, pour le luth et ses dérivés dans la deuxième moitié du siècle. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)  The mandolin appeared towards the middle of the 18th century (in Naples), and was derived from a much older instrument, the lute. Small lutes (the treble instruments of the family) already existed in the Renaissance and were called in a variety of ways: liutino, liuto soprano, mandola, armandolino, and later mandolino Lombardo. Originally, they were used—often paired with tenors and basses of the family—to accompany dances with the specific purpose of making listeners dance, and they were quite successful in Northern Italy. Gradually, the mandolin outgrew its dance function and several composers began to use it as a solo instrument. Arrigoni, Piccone, and Sammartini use the instrument to the limits of its possibilities. Obviously the Neapolitans partook in this development; the Sonata by Gervasio in this recording testifies to the spectacular skills of these mandolinist-composers with diabolic Allegros and typically Neapolitan nostalgic Largos. Galfetti and Pianca started their career as members of il Giardino Armonico, but quickly developed an impressive solo career by them selves. Both artist are highly convincing and seem perfectly at home in this repertoire.

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