 En trois disques on tient donc aujourd’hui toute l’œuvre d’orchestre de Siegmund von Hausegger. La stupeur qu’avait provoqué l’exhumation de sa "NaturSymphonie" commandait que CPO alla jusqu’au bout de cette brève entreprise. "Barberousse" (Barbarossa), son grand poème symphonique en trois volets, surprendra par son orchestre profus, ample, son ton de conte noir, la richesse de son langage harmonique qui égale celui du jeune Richard Strauss, Anthony Hermus en assume avec panache le statut de quasi symphonie, mais aussi admirable qu’en soit la partition, si narrative, le chef d’œuvre est l’autre opus de ce disque. Les "Drei Hymnen an die Nacht", comme venus directement du IIe acte de "Tristan et Isolde" forment un triptyque essentiel du Lied orchestral germanique, qu’on pourrait placer en face des grandes scènes d’après "Hölderlin" de Diepenbrock ou du "Mesphisto Lied" de Busoni, les longues phrases aventureuses du baryton voguant dans la somptueuse nuit d’orchestre dont Hausseger les enveloppe, musique simplement inouïe que Hans Christoph Begemann chante dans une sorte d’ivresse contagieuse. Tous les barytons devraient inscrire cet opus majeur à leur répertoire (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)  Ce troisième volet des œuvres symphoniques de Hausegger s’ouvre par le monumental Barbarossa, somptueuse partition orchestrale entre le poème symphonique et la symphonie en trois mouvements, créée en 1900 à Munich. Tout comme la petite sirène de Zemlinsky, presque contemporaine et jumelle par sa forme, l’œuvre explore avec délectation les possibilités de timbres et de dynamique offertes par le gigantesque effectif orchestral postromantique. Il faut se laisser emporter par les flots de cette musique, certes marquée par Wagner, Strauss et Bruckner (le tout début est le décalque pur et simple de celui de la symphonie Romantique), ne pas s’attarder sur le propos pan-germaniste très daté (l’empereur Frédéric Barberousse comme héros d’une Allemagne triomphante), et placer ce Barbarossa aux côtés des grandes machines orchestrales de la fin du 19° siècle. L’œuvre le mérite assurément. En complément, trois lieder pour baryton et très grand orchestre, écrits trois années après Barbarossa sur des poèmes de Gottfried Keller, évoquent évidemment Mahler mais aussi les grandes mélodies avec orchestre contemporaines du néerlandais Diepenbrock ; la nuit de Hausegger est peuplée de terreurs et de cauchemars, magnifiquement recréés par Hans Christoph Begemann. Remercions une fois encore CPO pour l’exhumation de ces chefs d’œuvre oubliés, superbement dirigés par Antony Hermus. On regretterra toujours que Hausegger ait peu à peu abandonné la composition au profit de la seule direction d’orchestre (même si son rôle dans la défense des symphonies de Bruckner demeure historiquement considérable). (Richard Wander)  Promises are for keeping – and so our Hausegger series continues with more powerful symphonic music and the greatest success of the composer’s lifetime, his Barbarossa of 1899. His second magnificent tone poem forms a three-movement symphony; first performed in Munich and then a second time in Berlin, this lavish late romantic work clearly exhibits influences from Wagner and above all from Bruckner. It is the typical work of a young enthusiast, outstandingly orchestrated, and was presented many times during the years prior to World War I. Those who followed Hausegger’s career regarded his Hymns to the Night based on Gottfried Keller and composed immediately after Barbarossa as his best contribution »so far« to the genre of the orchestral song. After all, the hymns form a little »symphonic cycle« all of their own.
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